Toutes les images sont cliquables pour les obtenir en plus grand.
Albert Prejean et Bernard Gorce
Albert Prejean et Danielle Darrieux
Florencie et Charles Lemontier
Gabriello commissaire perplexe
Jean Coquelin et Colette Regis
Julienne Paroli et Danielle Darrieux
Danielle DARRIEUX Lise Delorme Albert PREJEAN Philippe Martin Jean PAREDES Constant Alfred PASQUALI Fuselard, le metteur en scène Jean BROCHARD le comédien jouant le père de Lise Lucien COËDEL le comédien jouant le frère de Lise André GABRIELLO le commissaire Poiloche Arthur DEVERE le régisseur Bernard BLIER Marcel Verdier Germaine REUVER la comédienne jouant la mère de Lise Christiane RIBES la comédienne jouant la soeur de Lise SINOËL le propriétaire de l'appartement Primerose PERRET Friquette Louis FLORENCIE le gérant de l'Imperator Pierre LABRY le portier de l'Imperator Marcel PERES le gendarme Charles LEMONTIER le maître d'hôtel de l'Imperator Marcel MAUPI le chauffeur de taxi Jean COQUELIN le vieux monsieur Colette REGIS la vieille dame Julienne PAROLI la concierge Simone VALERE l'assistante de Fuselard Mona DOL la dame du vestiaire Marcelle MONTHIL la téléphoniste René STERN l'auteur de la pièce RIVERS Cadet le tapissier (rôle à confirmer) Paul BARGE le policier Robert ROLLIS Ernest (rôle à confirmer) Bernard GORCE le groom Anthony GILDES un vieux client à l'Imperator Eugène YVERNES
« Comédie pâlichonne » selon les mots de Danielle Darrieux elle-même, « Caprices » connut pourtant un beau succès lors de sa sortie en 1942 ; il faut dire que les comédies américaines que le film essayait d’imiter n’avaient plus alors droit de cité.
Produit par la Continental Films, « Caprices » s’intitula d’abord « Princesse de réveillon » et Léo Joannon avait envisagé avant-guerre de mettre en scène ce scénario de Jacques Companeez. La société de production Majectic Film choisit de confier la mise en scène à Raymond Bernard qui reprit le scénario avec Companeez ; Edwige Feuillère et Fernand Gravey devaient l’interpréter au printemps 40 mais le tournage resta à l’état de projet. Comme l’a révélé Christine Leteux dans son ouvrage consacré à la Continental, Joannon fit pression sur Companeez - scénariste juif et donc interdit de travail - pour qu’il lui cède les droits d’auteur. Lorsqu’il se rendit compte que Raymond Bernard avait déposé son scénario à la Société des Auteurs, Joannon n’hésita pas à menacer le cinéaste, juif lui aussi, de représailles sur sa famille. Finalisant sans vergogne un comportement honteux, Joannon reprend le travail de Companeez et Bernard - dont les noms n’apparaissent pas au générique – et sera seul crédité comme scénariste, avec la collaboration d’André Cayatte pour les dialogues...
Reflets d’une triste époque, ces péripéties ont sans doute joué sur l’ambiance du film qui peine aujourd’hui à nous amuser. Malgré les pressions du patron de la Continental, Edwige Feuillère refusa de tourner le film et c’est le couple Danielle Darrieux-Albert Préjean qui s’y colle pour leur septième et dernier duo. Darrieux chante joliment « Un caprice » et s’amuse - mais sans trop de conviction – à jouer en quelque sorte Cendrillon, passant au cours du film de l’actrice au chômage à la marchande de violettes pour finir en épouse radieuse d’un riche industriel. Les scènes vraiment comiques sont plutôt rares ; seul Jean Parédès, précieux et volubile, tient parfaitement sa partie en majordome stylé qui ne sourit jamais : ceci irrite au plus haut point Darrieux qui lui botte les fesses avant toutefois de lui claquer la bise. Beaucoup de comédiens de second plan jalonnent la distribution, souvent dans leur emploi traditionnel : Pasquali, Brochard et Coëdel en théâtreux, Maupi en taxi moustachu, Pérès en gendarme, Sinoël en vieillard sautillant ou Gabriello en commissaire hilare. On y voit même Simone Valère en assistante délurée de Pasquali, un de ses tout premiers rôles, absent de la plupart de ses filmographies. Pour séduire Darrieux, Bernard Blier fait vainement le beau en costume de toréador et cette courte scène est peut-être le meilleur moment du film. De là à parler d’une comédie réussie… Léo Joannon devait encore aggraver son cas en signant en 1950 le dernier Laurel et Hardy, « Atoll K » !
Jean-Paul Briant, janvier 2021