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  •  André Gabriello  

      Naissance : 1896   Décès : 1975   Partager cette page sur Facebook :
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    Pas de grisbi pour Ricardo (Folies parisiennes)

    Picpus

    Le pays d'où je viens
    Excentricité comique, catégorie poids lourds, singularité bafouillement et ahurissement chroniques. Cabot pontifiant (Divine), duo comique avec Rellys (Narcisse) reconduit pour le Roi des resquilleurs et Roger la honte, planton rigolard (L’assassin habite au 21), rédacteur éructant (La ferme aux loups), inspecteur Lucas , adjoint de Maigret/Préjean (Picpus, Cécile est morte, Les caves du Majestic ), comparse clownesque de Fernandel (Adrien), convive affalé d’une Partie de campagne, gangster de BD (La rue sans loi)...Père de Suzanne.

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    André GABRIELLO Le roi des bafouilleurs

    Son père était chanteur lyrique mais André Gabriello, lui, sera plus modestement chansonnier. Sa verve familière se manifesta aux dépens des célébrités du moment dans des centaines de chansons et de sketches qui le mirent à l’abri des périodes de Vache Enragée – nom de l’un des cabarets où il se fit connaître. La scène d’abord, la radio ensuite, le rendirent extrêmement populaire si bien qu’on ne s’étonne pas de le voir dès le début du parlant prendre le « Calais-Douvres » (1931) pour un premier film aux côtés de la star européenne Lilian Harvey. 

    Ses fréquentations cinématographiques sont d’abord de bon aloi. Max Ophuls le transforme en histrion libidineux dans « Divine » (1935) ou en directeur de cabaret au rire factice et au cœur sec dans « Sans lendemain » (1939) ; plus étonnant, il paraît grimé en japonais dans « Yoshiwara » (1937) où il joue le patron d’une accueillante maison de thé. Pour Jean Renoir, il sera le commissaire adipeux qui traîne dans « Les bas-fonds » (1936) et reçoit un coquard mérité de la part de Jean Gabin ; plus aimable dans le rôle de M. Dufour, le petit commerçant imaginé par Maupassant, il embarque sa famille pour « Une partie de campagne » (1936) mais préfère visiblement la sieste au bord de l’eau aux sollicitations d’une épouse encore sensuelle. Pierre Chenal lui fait fréquenter le prétoire pour « L’affaire Lafarge » (1937) ou les quartiers interlopes de Sfax pour « La Maison du Maltais » (1938) alors que Marcel Lherbier ne le trouve pas déplacé dans la Russie tsariste de « La tragédie impériale » (1938). Il doit son plus grand succès personnel à « Narcisse » (1939), un vaudeville militaire : son personnage de sergent-major irascible que les pitreries de Rellys font tourner en bourrique lui valut de flatteuses comparaisons avec Oliver Hardy.

    Lorsque, perché sur un lampadaire, Raymond Bussières lui lance « J’emmerde les gendarmes ! » dans « L’assassin habite au 21 » (1942), Gabriello garde son air bonhomme ; hilare, le commissaire de « Caprices » (1941) avoue d’ailleurs : « J’aime la galéjade ! » En revanche, client mal embouché dans « La main du diable » (1942), il s’emporte violemment contre Noël Roquevert. Dans « La fausse maîtresse » (1942), il est odieux en huissier gras et vulgaire. Cayatte lui propose de fructueuses retrouvailles pour le diptyque consacré à « Roger la honte » (1945) : « Doigté et discrétion ! » se vante-t-il en inspecteur pas très finaud qui séduit Paulette Dubost au nez et à la barbe de Rellys ; celui-ci se venge par cette phrase signée Spaak : « Toi, c’est quand tu parles que tu es illisible ! » Richard Pottier résout, un temps, le problème dans « Défense d’aimer » (1942) où il ne s’exprime plus qu’en style télégraphique mais le rédacteur en chef survolté de « La ferme aux loups » (1945) hurle des ordres incompréhensibles que ni Paul Meurisse ni François Périer ne suivent. L’hôpital n’hésitant pas à se moquer de la charité, dans « Métier de fous » (1948), devenu directeur de théâtre, notre ami reproche à Robert Dhéry de bafouiller avant de s’exclamer face à Henri Guisol : « Mais articule, mon vieux ! » Devenu maire dans « Millionnaires d’un jour » (1949), il se lance dans un discours aussi abscons qu’interminable qui laisse l’auditoire sur le flanc. Dans ce registre, c’est sans doute en inspecteur Lucas, associé d’un Maigret inattendu, qu’il donne le meilleur de lui-même dans « Picpus » (1942), « Cécile est morte » (1943) et « Les caves du Majestic » (1945) où, empressé et bafouilleur, il apporte une note humoristique surprenante dans l’univers de Simenon.  

    « Adrien » (1943), piètre comédie de Fernandel, lui donne l’occasion d’une scène burlesque où il dévale une rue, monté sur des patins à moteur ; aussi Robert Dhéry l’intègre-t-il volontiers à sa troupe dans « Branquignol » (1949) et « La Patronne » (1949) mais les films des années 50 feront rarement preuve d’originalité. Malgré tout, dans « La rue sans loi » (1950), inspiré des dessins de Dubout, il joue le gangster Sparadra qui terrifie le quartier mais fond devant les charmes très relatifs de Max Dalban déguisé en matrone de 130 kilos. Ensuite il se contente d’aligner des titres aussi mémorables que « Le collège en folie » (1953), « Minute papillon » (1958) ou « A rebrousse poil » (1959) sans oublier la station Couzinet qui lui donne la vedette de « Trois marins en bordée » (1957). Il espère une embellie du côté d’Abel Gance ou de Marcel Carné mais joue de malchance car ni « La Tour de Nesle » (1954) – où il se retrouve les fesses à l’air avec l’ami Rellys - ni « Le pays d’où je viens » (1955) ne comptent parmi les chefs d’œuvre de leurs auteurs. Seuls Duvivier – pour une courte scène du « Diable et les dix commandements » (1962) – et Mocky – qui lui rase le crâne pour son dernier rôle, un escroc crétin nommé Robinhoude dans « La bourse et la vie » (1965) – s’ingénient à améliorer l’ordinaire.

    Caricaturé par Georges Bastia en phoque débonnaire échoué sur la banquise et président du Club des 100 kilos, Gabriello intitula judicieusement son autobiographie « Souvenirs d’un homme de poids » (1951) !  

    Jean-Paul Briant

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