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Charles Vissieres et Renee Devillers
Jean Debucourt et Maria Casares
Leonce Corne et Jean Debucourt
Lucien Coedel et Jean Debucourt
Madeleine Suffel et Louis Salou
Maria Casares et Lucien Coedel
Maria Casares et Robert Demorget
Paul Bernard et Bernard Hubrenne
Renee Devillers et Jose Conrad
Renee Devillers et Lucien Coedel
Lucien COËDEL Roger Laroque Paul BERNARD Paul Luversan Maria CASARES Julia de Noirville Jean DEBUCOURT Lucien de Noirville Renée DEVILLERS Henriette Laroque Louis SALOU Commissaire Lacroix Jean TISSIER Baron de Cé André GABRIELLO Pivolot RELLYS Jean Tristot Paulette DUBOST Victoire Léonce CORNE Gerbier José CONRAD Suzanne Laroque enfant Bernard HUBRENNE Guérin, comptable de Laroque Léon WALTHER le président du tribunal Charles LEMONTIER le procureur Paul DEMANGE l'huissier du tribunal Marcel PÉRÈS le brigadier de gendarmerie Robert DEMORGET Raymond de Noirville enfant Madeleine SUFFEL la femme de ménage de Gerbier Charles VISSIÈRES le médecin Franck MAURICE un ouvrier Philippe LEMAIRE figurant
L’industriel Roger Laroque, qui a mis au point un prototype d’automobile à vapeur, compte sur le riche Gerbier pour le commanditer. Or celui-ci se rétracte et retire son argent de l’affaire, déclenchant la colère de Laroque. Le soir même, Gerbier est dépouillé et assassiné. Tout accuse Laroque, jusqu’au silence de son épouse et de sa petite fille qui sont convaincues que l’homme qu’elles ont aperçu en pleine dispute avec Gerbier est Laroque. Le vrai coupable est Paul Luversan, être vil et jaloux, qui déteste Laroque parce qu’il a été l’amant de Julia de Noirville à qui il a fait la cour en vain. Le commissaire Lacroix arrête Laroque. Celui-ci refuse de révéler son alibi car, au moment du meurtre, il rompait avec sa maîtresse et celle-ci est l’épouse de son vieil ami, l’avocat Noirville qui se propose de le défendre aux Assises...
Nouvelle adaptation du roman de Jules Mary paru en 1886, « Roger-la-honte » sort en mars 1946 ; la suite, « La revanche de Roger-la-honte », sera sur les écrans en octobre de la même année. C’est la sixième réalisation d’André Cayatte dont la carrière a débuté en 1942. Il y vit l’occasion de se confronter au mélodrame, un genre qu’il cultivera, dans sa version modernisée, jusqu’au triomphe de « Mourir d’aimer » (1970).
Même si le statut des personnages diffère, le récit fait songer à « La porteuse de pain » de Xavier de Montépin paru en 1884. C’est une belle réussite avec bon nombre de scènes fortes, particulièrement au tribunal, lieu de prédilection de l’ancien avocat Cayatte. Surtout, la distribution est remarquable, à commencer par Lucien Coëdel dans le rôle-titre. Paul Bernard a toute la vilenie nécessaire et Maria Casarès est impressionnante en amoureuse blessée. Dans le rôle de son vieux mari, Jean Debucourt est excellent, comme toujours pourrait-on dire. On apprécie les apparitions de Louis Salou en commissaire tatillon et de Jean Tissier en directeur douteux d’un cercle de jeu mais, au rayon des comparses plaisants, on remarque surtout l’irrésistible ménage à trois constitué de Paulette Dubost, Rellys et Gabriello : « Quand on s’aime on ne s’épouse pas et quand on s’épouse on ne s’aime pas ! » constate, dépité, le brave Rellys dans le rôle du cocu consentant.
L’indispensable veine tire-larmes, propre au mélo, a certes un peu vieilli ; aussi, Renée Devillers en épouse malheureuse et José Conrad, l’enfant condamnée au silence par le serment fait à sa mère, n’héritent pas des meilleures scènes mais ce n’est qu’un léger bémol.
Si l’on a de très bons yeux, on peut essayer de repérer Philippe Lemaire qui ferait ici, à dix-huit ans, une de ses toutes premières apparitions à l’écran…
Jean-Paul Briant, février 2022