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  •  Jean Brochard  

      Naissance : 1893   Décès : 1972   Partager cette page sur Facebook :
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    5 tulipes rouges

    Le voyageur sans bagages

    Rendez-vous Champs-Elysées
    Un des grands excentriques du cinéma français de la grande période des années 30 à 50. Plus de 120 films dont des grands classiques ( Le Corbeau, Les Diaboliques, Boule de suif ...). Personnages d’autorité, en particulier de commissaires de police, mais aussi performant dans la comédie, face à Michel Simon ( Monsieur Taxi, L’impossible M. Pipelet). Fellini lui même ne s’y est pas trompé en lui confiant l’un des rôles des Vitteloni.

    Tous les acteurs sur notre livre
    ICI

    Années 30

    1937
    Jean Brochard
     
    Forfaiture

    1937
    Jean Brochard
     
    Rendez-vous Champs-Elysées

    1937
    Jean Brochard
     
    Vous n'avez rien à déclarer

    1938
    Jean Brochard
     
    Ramuntcho

    1938
    Jean Brochard
     
    Monsieur Breloque a disparu

    1938
    Jean Brochard
     
    J'accuse

    1938
    Jean Brochard
     
    Entente cordiale

    1939
    Jean Brochard
     
    Raphaël le tatoué

    1939
    Jean Brochard
     
    La loi du nord

    1939
    Jean Brochard
     
    Paradis perdu

    1939
    Jean Brochard
     
    L'enfer des anges

    1939
    Jean Brochard
     
    L'esclave blanche

    1939
    Jean Brochard
     
    Berlingot et Cie

    1939
    Jean Brochard
     
    Vidocq

    Années 40

    1941
    Jean Brochard
     
    Caprices

    1941
    Jean Brochard
     
    L'assassinat du Père Noël

    1941
    Jean Brochard
     
    Premier bal

    1942
    Jean Brochard
     
    Le journal tombe à cinq heures

    1943
    Jean Brochard
     
    Le corbeau

    1943
    Jean Brochard
     
    Le voyageur sans bagages

    1943
    Jean Brochard
     
    Les Roquevillard

    1943
    Jean Brochard
     
    L'homme de Londres

    1943
    Jean Brochard
     
    Voyage sans espoir

    1943
    Jean Brochard
     
    Cécile est morte

    1944
    Jean Brochard
     
    La collection Ménard

    1945
    Jean Brochard
     
    Boule de suif

    1946
    Jean Brochard
     
    La femme en rouge

    1946
    Jean Brochard
     
    Un revenant

    1946
    Jean Brochard
     
    Le bateau à soupe

    1946
    Jean Brochard
     
    Les Chouans

    1946
    Jean Brochard
     
    Jericho

    1948
    Jean Brochard
     
    Bagarres

    1948
    Jean Brochard
     
    La dame d'onze heures

    1948
    Jean Brochard
     
    Clochemerle

    1949
    Jean Brochard
     
    Retour à la vie

    1949
    Jean Brochard
     
    5 tulipes rouges

    1949
    Jean Brochard
     
    Barry

    Années 50

    1950
    Jean Brochard
     
    Knock

    1950
    Jean Brochard
     
    Dieu a besoin des hommes

    1950
    Jean Brochard
     
    Envoi de fleurs

    1951
    Jean Brochard
     
    Sous le ciel de Paris

    1952
    Jean Brochard
     
    Le rideau rouge

    1952
    Jean Brochard
     
    Monsieur Taxi

    1953
    Jean Brochard
     
    Les amoureux de Marianne

    1954
    Jean Brochard
     
    Piédalu député

    1955
    Jean Brochard
     
    La môme Pigalle

    1955
    Jean Brochard
     
    L'impossible Monsieur Pipelet

    1955
    Jean Brochard
     
    Les diaboliques

    1955
    Jean Brochard
     
    Le secret de soeur Angèle

    1956
    Jean Brochard
     
    Sous le ciel de Provence

    1956
    Jean Brochard
     
    Treize à table

    1957
    Jean Brochard
     
    Les espions

    1957
    Jean Brochard
     
    Rafles sur la ville

    1957
    Jean Brochard
     
    Pot Bouille

    1958
    Jean Brochard
     
    En votre âm...
    L'affaire Ga...

    1958
    Jean Brochard
     
    En votre âm...
    L'Affaire Pe...

    1959
    Jean Brochard
     
    Vol de nuit

    1959
    Jean Brochard
     
    Mademoiselle Ange

    1959
    Jean Brochard
     
    La chasse aux corbeaux

    1959
    Jean Brochard
     
    La caméra e...
    La dernière ...

    1959
    Jean Brochard
     
    Le chemin des écoliers

    Années 60

    1960
    Jean Brochard
     
    La caméra e...
    Le drame des...

    1960
    Jean Brochard
     
    À pleines mains

    Document sans titre

    Jean BROCHARD

     Avec son air bonhomme, son bedon, sa moustache et sa bouffarde, Jean Brochard semblait l’incarnation parfaite de monsieur tout-le-monde et c’est bien le rôle qu’il tiendra tout au long de trois décennies de carrière cinématographique et près de 120 films. Paradoxalement, il donna le meilleur de lui-même en incarnant des personnages douteux, particulièrement ceux que lui proposa Christian-Jaque, au détour des années 40.

     Son père voulait qu’il soit typographe mais l’imprimerie ne l’intéresse guère : il s’inscrit en douce à un cours de diction qui lui vaut un second prix de comédie ; lorsque son père l’apprend, il lui lance, effondré : « Tu ne vas tout de même pas devenir comédien ! » C’est pourtant ce qui advint juste avant que la guerre de 14 n’interrompe l’aventure. Grièvement blessé au Chemin des Dames en 1917, il retrouve les planches, cette fois à Paris. Il tâte de l’opérette et du cabaret mais le menu n’est pas toujours de qualité : des années plus tard, le comédien se souvenait des « joyeuses infamies musicales » commises en bonne compagnie puisque sévissaient sur les mêmes planches de joyeux drilles nommés Dalio, Larquey et Pierre Brasseur. On le remarque enfin en inspecteur Poussin dans « La treizième enquête de Grey ». Son palmarès théâtral sera riche de trois cents rôles.   

     Le cinéma ne le découvre qu’en 1932. Il lui faut rattraper le temps perdu aussi enchaînera-t-il une quarantaine de titres en sept ans. On peine à le repérer dans « La tête d’un homme » (1932) ou « Minuit, Place Pigalle » (1934) mais il gagne un début de notoriété grâce aux aventures de « L’inspecteur Grey » (1936) dont il sera le faire-valoir comique dans trois films. De simples apparitions en silhouettes amusantes, il se contente de passer le balai dans « Vous n’avez rien à déclarer ? » (1936) pour le plaisir de croiser Raimu ; on l’aperçoit une minute en poilu, le temps d’un gag, dans « Paradis perdu » (1939) ; dans « La loi du nord » (1939), il porte la chemise à carreaux du trappeur canadien. C’est dans les années 40 qu’il s’impose, en grande partie grâce à son ami Christian-Jaque qui l’emploie à sept reprises, avec une prédilection pour les rôles de bourgeois lâches et veules. « Impayable » Loiseau dans « Boule de Suif » (1945), il combine drôlerie et bassesse avec un talent évident, que l’on retrouve dans « Un revenant » (1946) : industriel pusillanime et magouilleur, il dispense à son fils des cours d’hypocrisie bourgeoise. Il était particulièrement antipathique en pédophile dans « L’enfer des anges » (1939) ou en meurtrier dans « L’assassinat du père Noël » (1941), sans parler du clerc haineux qui sévit dans « Les Roquevillard » (1943) de Jean Dréville. Sur une note plus amène, il joue le père de théâtre de Danielle Darrieux dans « Caprices » (1941), l’aubergiste Lillas Pastia de « Carmen » (1943) et, dans « Voyage sans espoir » (1943), un policier aux trousses de Paul Bernard. 

     

    De fait, on peut dire que la police lui réussit assez bien : agent de police dans « Bach en correctionnelle » (1939), inspecteur Poussin ou Mollison, finalement commissaire, il aura grimpé tous les échelons jusqu’au divisionnaire de la P.J. dans « Rafles sur la ville » (1958). Auprès de Fernandel dans « L’acrobate » (1940), on le retrouve, complètement dépassé par l’amnésie volontaire de cet hurluberlu. C’était déjà son emploi, le bégaiement en sus, dans « Raphaël le Tatoué » (1937). Mention spéciale à ses excellentes prestations d’inspecteur perspicace dans « L’homme de Londres » (1943) et surtout « Le rideau rouge » (1952) où il découvre l’univers du théâtre avec une fausse naïveté qui fait merveille. Il emporte notre sympathie dans « Cinq tulipes rouges » (1948) lorsque son commissaire Honoré Ricoul relâche le brave Raymond Bussières parce qu’un pêcheur à la ligne ne peut être un assassin. En revanche, sa bêtise suffisante est réelle dans « La femme en rouge » (1946) où il ne comprend rien à l’enquête qu’il est censé diriger ; en juge d’instruction de « La Dame d'onze heures » (1947), il n’est pas mieux loti et son neveu S.O.S. n’a pas grand mal à le berner. D’autres uniformes semblent lui réussir, celui de douanier dans « Ramuntcho » (1937), de gendarme dans « Monsieur Taxi » (1952) ou de curé de l’Ile de Sein dans « Dieu a besoin des hommes » (1950).

     Parmi les personnages inquiétants qu’il se plut à interpréter, on remarque Dandurand, l’assassin exécrable de « Cécile est morte » (1943), ainsi que Marche-à-Terre, le plus redoutable des « Chouans » (1946). Chez Clouzot, il a toute sa place dans la galerie de corrompus épinglés par « Le Corbeau » (1943) : économe de l’hôpital, il se sert impunément dans la caisse et exerce un chantage sur son supérieur hiérarchique. Le docteur Parpalaid de « Knock » (1950) est moins fautif mais tout aussi médiocre comme Duveyrier, le nouveau propriétaire de l’immeuble de « Pot-Bouille » (1957), cocu affublé d’un ridicule lorgnon. Déjà, dans « Le journal tombe à cinq heures » (1942), on avait du mal à trouver plaisant ce journaliste chargé des nécrologies qui se réjouissait à l’avance de la mort des célébrités. Pour Henri Calef, il joue un contremaître retors dans « La maison sous la mer » (1947), un propriétaire terrien haï de tous dans « Bagarres » (1948) - où il engage la belle Maria Casarès comme servante avec l’intention affichée de l’obliger à partager sa couche – puis un notable détestable que l’on assassine dans « Les violents » (1957). Heureusement, il campe aussi des personnages plus aimables, comme le résistant héroïque de « Jéricho » (1945), le maire de « Clochemerle » (1948), l’ouvrier blessé par balle de « Sous le ciel de Paris » (1950) ou Plantiveau, l’homme à tout faire du collège dans « Les diaboliques » (1954). Employé soumis mais époux irascible dans « Millionnaires d’un jour » (1949), il regagne notre sympathie en redécouvrant au bout de vingt-deux ans qu’il aime toujours son épouse, l’adorable Gaby Morlay. Divine surprise dans l’horizon un peu terne de sa filmographie des années 50, son incursion inattendue chez Fellini dans « Les Vitelloni » (1953) où il campe un père plus italien que nature, le temps de corriger à coups de ceinturon son don juan de fils !

     Sa carrière cinématographique s’achève en 1959 avec « Mademoiselle Ange » où il joue le père de Romy Schneider. Il participe encore à quelques dramatiques de prestige comme « Vol de nuit » (1959) d’après Saint-Exupéry ou « Le drame des poisons » (1960) de Stellio Lorenzi mais les premières atteintes de la maladie de Parkinson se font sentir comme on l’observe en direct lors de la captation de « L’affaire Gayet » filmée en juillet 1958 pour la série « En votre âme et conscience ». Bientôt il doit se retirer à « L’Entracte » : c’est ainsi qu’il avait joliment baptisé sa maison de Saint-Jean-de-Boiseau en Loire-Atlantique. Toutefois son état de santé se dégrade et les dernières années seront éprouvantes. Il reçut tardivement la légion d’honneur mais les spectateurs lui avaient depuis longtemps attribué d’office la palme du meilleur second rôle !

    Jean-Paul Briant

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