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Alexandre Rignault et Paulette Dubost
Betty Beckers et Henri Cremieux
Claire Gerard et Saturnin Fabre
Dany Robin et Alexandre Rignault
Georgette Anys et Daniel Ivernel
Henri Cremieux et Louis Seigner
Jeannette Batti et Michel Roux
Louis Seigner et Henri Cremieux
Louis Seigner et Micheline Francey
Michel Roux et Alexandre Rignault
Nadine Olivier et Louis Seigner
Odette Laure entre Carette et Olive
Paul Demange et Henri Cremieux
Dany ROBIN Henriette Michel AUCLAIR Marcel ou Maurice Louis SEIGNER le scénariste optimiste Henri CRÉMIEUX le scénariste pessimiste Michel ROUX Robert Hildegard KNEF Rita Solar Micheline FRANCEY Nicole, la scripte Julien CARETTE Arthur Daniel IVERNEL Adrien, l'inspecteur Saturnin FABRE Antoine Alexandre RIGNAULT le père d'Henriette Paulette DUBOST la mère d'Henriette Odette LAURE Valentine Jeannette BATTI Gisèle Philippe OLIVE Paulo Nadine OLIVIER l'amie du pessimiste Betty BECKERS l'amie de l'optimiste Claire GÉRARD Charlotte Jean CLARIEUX Dédé Jean-Louis LE GOFF un faux déménageur Jacques EYSER un faux déménageur Paul OETTLY le Destin Paul DEMANGE le coiffeur Fernand GILBERT le chef d'orchestre Georgette ANYS la fleuriste Marcel ROUZÉ l'agent lors du cambriolage Lucien DESAGNEAUX l'agent lors de la poursuite RAYMONE la marchande de souvenirs Christian ARGENTIN l'Excellence Anne-Marie MERSEN la blonde de l'hôtel Raymond DESTAC le dompteur espagnol Paul BARGE le concierge Yvonne YMA la dame au collier Robert LE FORT un coiffeur Liliane MAIGNÉ la fille à la cigarette Paul BONIFAS le marchand de journaux Don ZIEGLER l'Américain Geneviève MOREL la bonne de l'hôtel René HELL le chauffeur du journal Joé DAVRAY un journaliste Robert BALPO le garçon de café Jacques MARIN Félix, ami de Maurice Thomy BOURDELLE le directeur du cirque Andrée TAINSY une passante interloquée Hubert de LAPPARENT un client au café Jacques BRECOURT le coursier Huguette FAGET Gil DELAMARE
Sur un scénario guilleret de Henri Jeanson, « La fête à Henriette » est un Duvivier qui ne connut pas le succès à sa sortie mais fut réhabilité depuis, le film donnant douze ans plus tard un remake américain signé Richard Quine, « Deux têtes folles » ou « Paris qui pétille ». En 1999, Robert Guédiguian tourne « A l’attaque ! », variation marseillaise sur le même point de départ.
Celui-ci ne manque pas d’originalité : leur dernier scénario ayant été censuré, deux auteurs s’attaquent ensemble à un nouveau projet. Le film en train de s’écrire se déroule sous nos yeux en fonction des variantes proposées tour à tour par les deux scénaristes, « le pessimiste » Henri Crémieux qui ne recherche que les aspects scabreux ou violents de l’histoire et « l’optimiste » Louis Seigner qui tente de le ramener à la raison pour conter simplement « le 14 juillet sentimental d’une petite parigote ».
Duvivier et Jeanson s’amusent à pasticher différents genres cinématographiques – amour, aventures, érotisme, policier - tout en faisant allusion aux succès de l’époque : ainsi, Crémieux trouve dans le journal le récit d’un fait divers qui n’est autre que le sujet du « Voleur de bicyclette », l’article suivant rappelant le premier Don Camillo, dernier film en date de Duvivier lui-même. Un personnage d’aveugle chargé d’incarner le Destin évoque ironiquement Jean Vilar dans « Les portes de la nuit » du duo Carné-Prévert. Les deux auteurs ne cessant de se contredire, le dialogue est savoureux. Louis Seigner lance : « Quand je pense comme toi, c’est que je ne pense rien ! » avant de traiter Henri Crémieux de crétin puis d’imiter le braiement d’un âne, histoire de parler la même langue que son collègue ! Les deux comédiens ont visiblement pris beaucoup de plaisir à ce ping-pong verbal arbitré par Micheline Francey dans le rôle de la scripte pince-sans-rire.
La distribution, pléthorique, est aussi l’un des premiers attraits du film. En tête de distribution, Dany Robin et Michel Auclair forment un couple aussi séduisant qu’éphémère ; Michel Roux trouve ici son rôle le plus intéressant à l’écran, en fiancé d’Henriette tenté par une aventure avec Rita Solar, jouée par la grande comédienne allemande Hildegard Knef – que l’on reverra en 1958 dans « La fille de Hambourg » d’Yves Allégret. Saturnin Fabre et Julien Carette font de savoureuses apparitions, sans parler d’Alexandre Rignault et Paulette Dubost - les parents d’Henriette – et de l’excellent Daniel Ivernel en inspecteur compréhensif. Jacques Marin, Andrée Tainsy ou Hubert de Lapparent, visages bientôt familiers de nos écrans, apparaissent quelques secondes. Aussi pétillant qu’un 14 juillet réussi, le film est un régal !
Jean-Paul Briant, Mars 2023
PS : Merci à Jean-Pierre Pecqueriaux pour l’identification de Jacques Brécourt