Georgette Anys | Naissance : 1909 Décès : 1993 | |
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1950
Quai de Grenelle
1950
La rue sans loi
1950
Envoi de fleurs
1950
Garou-Garou le passe-muraille
1950
Les anciens de Saint-Loup
1951
Un grand patron
1951
Les deux gamines
1951
Seul dans Paris
1951
Ils étaient cinq
1952
La fête à Henriette
1952
Fanfan la Tulipe
1952
Monsieur Taxi
1952
La fugue de Monsieur Perle
1953
L'appel du destin
1953
Week-end à Paris
1954
Pas de coup dur pour Johnny
1954
Madame du Barry
1954
L'étrange désir de Monsieur Bard
1955
L'impossible Monsieur Pipelet
1956
Marie-Antoinette reine de France
1956
Treize à table
1956
Le sang à la tête
1957
Les espions
1957
À la manière de Sherlock Holmes
1958
Premier mai (Le père et l’enfant)
1958
Les jeux dangereux
1959
La nuit des traqués
1960
Les cinq de...
Au fil de l'...
1961
Fanny
1965
Le théâtre ...
Sans famille
1965
La Fabrique du roi
1965
Variations : Postes et télégraphes
1967
Les cinq de...
Un mort sur ...
1967
Allô police
L'affaire Dr...
1968
Les dossier...
Le vieillard...
1968
Le théâtre ...
Ambroise Paré
1968
Le théâtre ...
Les Mésavent...
1971
Le voyageur des siécles : L'étrange disp...
1972
Rue De Buci
1972
Pot-Bouille
1972
Le seuil du vide
1973
La porteuse de pain
1974
Valérie
1974
Messieurs l...
L'affaire Sa...
1974
Zig Zig
1974
La confession d'un enfant du siècle
1975
Les cinq de...
Patte et gri...
1975
Les cinq de...
La mémoire l...
1977
Les enquête...
L'amie de Ma...
1979
Azouk
1979
L'oeil du sorcier
1980
nouveau
Fantômas
L'Echafaud m...
1980
Les quatre cents coups de Virginie
1981
Sans famille
1982
Madame SOS
Les deux pig...
Georgette ANYS
Marcel Aymé et Jean Aurenche l’ont drôlement habillée pour l’hiver : dans « La traversée de Paris » (1956) où elle joue Lucienne Couronne, sinistre patronne de troquet, Jean Gabin lui tire le portrait, sous les yeux ahuris de Bourvil : « Et l’autre, la rombière, la gueule en gélatine et saindoux, trois mentons et les nichons qui dévalent sur la brioche…» Difficile après ça de postuler pour une carrière de douce ingénue ! Il est vrai que le parcours cinématographique de Georgette Anys n’a vraiment commencé qu’en 1949 alors qu’elle avait déjà quarante ans.
L’essentiel de sa carrière se déroule dans les années 50 : 70 apparitions en dix ans sur près de 90 titres au compteur. A ses débuts, ses rôles sont brefs : c’est ainsi qu’elle tourne une dizaine de films en 1950 mais, si elle danse un jerk endiablé avec un freluquet dans « La rue sans loi », on l’aperçoit tout juste dans « Les anciens de Saint-Loup », à peine davantage dans « Garou-Garou, le passe-muraille » ou « Sans laisser d’adresse » qui marque sa première apparition en concierge. « Sous le ciel de Paris » (1950) lui vaut tout de même un personnage sympathique de mère inquiète pour son enfant. Son image positive se renforce grâce à « Fanfan-la-Tulipe » (1951) où elle incarne l’épouse de Tranche-Montagne, traînant derrière elle une ribambelle de joyeux bambins. A noter que ses époux successifs seront de préférence malingres comme Jean Dunot - le cafetier de « La traversée de Paris » - ou Carette – son coiffeur de mari dans « Le miroir à deux faces » (1958). Son opulente poitrine écrase littéralement Henri Crémieux dans une scène de « L’étrange désir de Monsieur Bard » (1953). Dans « Week-end à Paris » (1952), c’est De Funès qui s’y colle ; il récidive courageusement dans « L’impossible Monsieur Pipelet » (1954) mais préfère jouer profil bas quand, armée de son parapluie, la mère Anys seconde Michel Simon qui fait le coup de poing dans les vestiaires d’une salle de boxe où son « bébé » Maurice Baquet s’est fait salement amocher !
Fleuriste dans « La fête à Henriette » (1952) ou sage-femme dans « Premier mai » (1958), elle ne soigne pas toujours son image comme on le voit dans « La fugue de Monsieur Perle » (1952) où elle paraît sans complexes devant les clients du bistrot, la tête couverte de papillotes. De même, ses personnages ne portent pas nécessairement des noms valorisants : on l’appelle la grosse Lolo dans « L’appel du destin » (1952), la matrone dans « Les femmes s’en balancent » (1954) ou Gravos dans « Mademoiselle et son gang » (1957). Quant à son capital de sympathie, il s’écorne nettement dans « Le sang à la tête » (1956) où elle tient un moment sa revanche sur Gabin : comme son fils a filé à l’anglaise avec l’épouse du Fils Cardinaud, Titine Babin, poissonnière de son état, ne se prive pas d’ironiser publiquement sur les déboires du cocu avant de lâcher : « Je vous dégoûte, hein ? »
Partenaire récurrente de fameux comédiens français comme Bourvil – « Seul dans Paris » (1951) - Pierre Fresnay – « Un grand patron » (1951) - ou Michel Simon - « Monsieur Taxi » (1952) – elle seconde rien moins que Cary Grant dans « La main au collet » (1955) d’Hitchcock. De fait, elle se distingue en fréquentant volontiers les cinéastes étrangers de passage en France : à son palmarès, George Seaton, Mervyn LeRoy ou Vittorio de Sica. Mama Parigi dans « Jessica » (1962) de Jean Negulesco, elle aura droit aussi à quelques bonnes scènes face à Charles Boyer et Maurice Chevalier lorsqu’elle prend la relève d’Alida Rouffe dans le rôle d’Honorine pour une nouvelle « Fanny » (1961) signée Joshua Logan.
Fugitive buraliste, elle hérite de deux répliques dans « Les espions » (1957) de Clouzot : c’est toujours ça de pris quand, à la même époque, d’obscurs metteurs en scène la dirigent. A l’exception d’une adaptation de Giono - « Le chant du monde » (1965) – c’est à la télévision qu’elle va s’illustrer régulièrement à partir des années 60. On l’aperçoit à plusieurs reprises dans « Les cinq dernières minutes » ou - mendiante, aubergiste, nourrice - dans « Les Mystères de Paris » (1961), « Gaspard des Montagnes » (1965), « Le voyageur des siècles » (1971) et « La porteuse de pain » (1973). Claude Chabrol la recrute pour un dernier rôle de pipelette dans son « Fantômas » télévisé. Son dernier film est une parodie américaine inspirée de Dumas, « The Corsican brothers » (1985), où elle renoue avec son emploi de « Marie-Antoinette » (1955) ou « Madame du Barry » (1955), celui d’une de ces féroces tricoteuses campant au pied de la guillotine. Pour elle, le couperet tombe huit ans plus tard, l’année de ses 84 ans.
Jean-Paul Briant