Paul Faivre | Naissance : 1886 Décès : 1973 | |
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1935
Jim la houlette
1937
Le porte-veine
1938
Métropolitain
1939
Derrière la façade
1941
Premier rendez-vous
1942
La maison des sept jeunes filles
1942
La femme que j'ai le plus aimée
1943
Domino
1944
Florence est folle
1945
Boule de suif
1945
Le capitan
1946
La revanche de Roger la honte
1946
Martin Roumagnac
1946
Jericho
1946
Le bateau à soupe
1946
Cyrano de Bergerac
1946
Pas si bête
1947
Le silence est d'or
1947
Miroir
1947
Fantômas
1947
Monsieur Vincent
1947
Le bataillon du ciel
1948
Blanc comme neige
1948
Le coeur sur la main
1948
Le bal des pompiers
1948
Par la fenêtre
1949
Au royaume des cieux
1949
Monseigneur
1949
Le roi Pandore
1950
Quai de Grenelle
1950
Pigalle-Saint-Germain-des-Prés
1950
Justice est faite
1950
Knock
1950
Souvenirs perdus
1951
La maison Bonnadieu
1951
Le roi des camelots
1952
Elle et moi
1952
Les belles de nuit
1952
Nous sommes tous des assassins
1952
Agence matrimoniale
1952
Monsieur Leguignon, lampiste
1952
Monsieur Taxi
1952
La fugue de Monsieur Perle
1952
Violettes impériales
1953
Mamzelle Nitouche
1953
Belle mentalité
1953
Avant le déluge
1954
Le défroqué
1954
La neige était sale
1954
Leguignon guérisseur
1955
Trapeze
1955
Le dossier noir
1955
Les Duraton
1955
Chantage
1955
Papa, maman, ma femme et moi...
1956
Marie-Antoinette reine de France
1956
Mon curé chez les pauvres
1956
Le sang à la tête
1956
Treize à table
1956
Fernand cow-boy
1956
Les possédées
1957
Le désert de Pigalle
1958
Sacrée jeunesse
1958
Mimi Pinson
1961
Le cave se rebiffe
1962
Le gentleman d'Epsom
1962
L'assassin est dans l'annuaire
1963
L'Honorable Stanislas, agent secret
1963
Du mouron pour les petits oiseaux
1964
Jean-Marc ou la vie conjugale
1964
Monsieur
1966
Le roi de coeur
Paul FAIVRE
Paul Faivre fut d’abord, et pendant plus de vingt ans, un comédien de théâtre, spécialisé dans le vaudeville et les opérettes. En 1930, on peut le découvrir sur la scène des Bouffes-Parisiens dans « Arsène Lupin banquier » d’Yves Mirande, auprès d’un vieux routier de la scène, Joseph Gabin et de son fils prénommé Jean… C’est justement Yves Mirande qui lui donne son premier rôle au cinéma en 1931 dans un court métrage dont il est scénariste : « Une brune piquante » (1931) avec Fernandel. Paul Faivre a alors 45 ans. Plus de 130 films suivront, dont beaucoup d’apparitions fugitives comme celle d’un ivrogne cocasse dans « Le bateau à soupe » (1946). Un exemple révélateur : on ne l’aperçoit que deux minutes dans « Florence est folle » (1944) aux côtés d’Annie Ducaux et pourtant le personnage était prometteur : « Pierre Benoît… représentant en champagne » ! Symboliquement, le clerc d’huissier qu’il incarne dans « La femme que j’ai le plus aimée » (1942) s’appelle Panouille.
Avec ses intonations gouailleuses, sa petite taille et sa calvitie (la moustache est en option), il jouera de préférence des personnages populaires, le plus souvent sympathiques, à l’exception du concierge assassin de « Derrière la façade » (1939). Garçon de café dans « Premier rendez-vous » (1941) ou patron de la pension où se retrouvent officiers et civils dans « Les grandes manœuvres » (1955), il tient souvent le bistrot du coin, en particulier pour André Cayatte dans « Justice est faite » (1950) et « Le dossier noir » (1955) ; mari malheureux de Marie Glory, Noël-Noël cherche dans son troquet un peu de consolation dans « La fugue de Monsieur Perle » (1952). Dans « Boule de Suif » (1945), il joue Poitevin, propriétaire de la diligence en partance pour Le Havre. Chauffeur de taxi râleur, il peste sans le savoir sur les sbires de « Fantomas » (1946) et tient le même emploi, entre autres, dans « Ma femme est formidable » (1951) avant de se transformer, pour le besoin de films en costumes, en cocher de fiacre dans « Le silence est d’or » (1948), l’une de ses quatre rencontres avec René Clair.
Petit fonctionnaire dans « Messieurs les ronds-de-cuir » (1936), il s’élève rarement dans l’échelle sociale, à quelques exceptions près : maire du village dépassé par les événements dans « Le dessous des cartes » (1947), il récidive, rigolard, dans « Knock » (1950) et, sur une note moins aimable, dans « La maison sous la mer » (1947) où, mari trompé, il se fait un plaisir d’annoncer à Guy Decomble qu’il est cocu lui aussi. Général royaliste dans « Monseigneur » (1949), il sera évêque dans « Le défroqué » (1954). Mais la tenue de gendarme lui convient mieux, comme dans « Au royaume des cieux » (1949) ou celle de gardien de prison qu’il endosse dès 1936 dans « Jim la Houlette » (1936) avant de retrouver cet emploi vingt ans plus tard dans « Ni vu ni connu » (1957) et « Les vieux de la vieille (1960). Aussi se sent-il comme à la maison au moment de déposer contre Henri Vidal dans « Quai de Grenelle » (1950).
Complice de longue date de Jean Gabin, il l’accompagne dans une dizaine de films, à partir de « Martin Roumagnac » (1946) : il sera curé dans « Miroir » (1947), concierge dans « Le cave se rebiffe » (1961), cafetier dans « Le jardinier d’Argenteuil » (1966). Gilles Grangier lui concocte l’une de ses meilleures prestations dans « Le sang à la tête » (1956) où il campe avec beaucoup d’humanité le père de Gabin, un homme du peuple qui rappelle à son fils d’où il vient dans deux belles scènes de cette bonne adaptation de Simenon. La même année, pour Vadim, il hérite d’une fille adoptive plutôt délurée – BB ! - dans « Et Dieu créa la femme ».
Il aurait pu être l’interprète fétiche de Julien Duvivier ou de Marcel Carné puisqu’ils l’engagent pour de petits rôles dans « Pot-Bouille » (1957) ou « Du mouron pour les petits oiseaux » (1962) mais mauvaise pioche : c’est André Berthomieu qui le choisit pour plus de 20 films, avec de bons débuts toutefois dans « Le mort en fuite » (1936) mais ensuite beaucoup d’œuvres très légères, dont les premiers rôles en vedette de Bourvil - « Pas si bête » en 1946 et « Blanc comme neige » en 1947 - ou de Jean Richard (« Belle mentalité » en 1952). Dans « Le coeur sur la main » (1948), il est un brave curé contraint par les grenouilles de bénitier de se séparer de son bedeau chantant. D’ailleurs, après ses débuts en sacristain dans « Monsieur Vincent » (1947), il portera régulièrement la soutane, comme dans « La Maison Bonnadieu » (1951) ou « Monsieur » (1964). Dans « Cyrano de Bergerac » (1946), barbu et chevelu, il portait la robe de bure du capucin idiot qui marie Roxane et Christian. En fin de parcours, s’il dit quelques répliques signées Duras pour « Une aussi longue absence » (1960), il fréquente plus volontiers Louis de Funès, apparaissant en client victime d’un serveur maladroit dans « Le grand restaurant » (1966) puis dans « Les grandes vacances » (1967), son dernier film avec « Le roi de cœur » (1966). A 80 ans, vint alors le temps d’une retraite méritée après six décennies d’une carrière sans doute trop discrète…
Jean-Paul Briant