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  • Maurice Schutz

    Naissance : 1866
    Décès : 1955
     
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    Maurice SCHUTZ

    Il a toujours été vieux : d’aussi loin que remontent nos souvenirs cinématographiques, il joue les pères nobles, les figures de médaille, les patriarches dont le plus célèbre est Goupi l’Empereur dans « Goupi Mains Rouges » (1942) de Jacques Becker, film où il approche les quatre-vingts ans et joue l’ancêtre des Goupi dont l’attaque soudaine de paralysie attise les convoitises familiales ; le personnage est censé avoir 106 ans et compte au nombre de ses petits-enfants Fernand Ledoux et René Génin, pas vraiment les perdreaux de l’année ! Il a sans doute connu de vertes années mais ne débute au cinéma qu’en 1910 et n’y joue de rôles majeurs que dans la dernière décennie du muet, à cinquante ans passés. Comédien de théâtre, il a participé auparavant aux côtés de Réjane à la création de « Madame Sans-Gêne » en 1893 et, auprès de Sarah Bernhardt, à celle de « L’Aiglon » en 1900.   

    Sa carrière à l’écran se développe surtout dans les années 20. On le voit dans des rôles importants dans « Quatre-vingt-treize » (1921) d’Antoine, « Gossette » (1922) de Germaine Dulac, « Veille d’armes » (1925) de Jacques de Baroncelli, « Le juif errant » (1926) de Luitz-Morat ou « Verdun, visions d’histoire » (1928) de Léon Poirier. « Jean Chouan » (1925), c’est lui et, dans « Mauprat » (1926) de Jean Epstein, inspiré de George Sand, il tient le double rôle du noble Hubert de Mauprat et de Tristan, son cousin dévoyé, chef des brigands de la Roche-Mauprat. Il sera aussi le fidèle Le Bret de « Cyrano de Bergerac » (1923) et Pascal Paoli dans le mythique « Napoléon » (1927) d’Abel Gance. La période muette se clôt sur l’un des plus grands films jamais tournés, « La passion de Jeanne d’Arc » (1928) de Dreyer où il joue Nicolas Loyseleur, l’un des juges qui s’ingénient à tromper la Pucelle. Sur un versant plus fantaisiste, René Clair l’avait nommé ministre pour « Le fantôme du Moulin rouge » (1924) et même voyante et bonne fée dans « Le voyage imaginaire » (1926) !

    A l’avènement du parlant, il a largement passé la soixantaine mais, qu’à cela ne tienne, il sera présent à l’écran jusqu’en 1951, l’année de ses 85 ans, autant dire qu’il va cumuler les emplois, parfois fugitifs, de nobles vieillards. Dès 1930, le voilà en vieux berger Balthazar dans « L’Arlésienne » avant de cultiver la note fantastique dans le « Fantômas » (1932) de Paul Fejos et le « Vampyr » (1931) de Dreyer où il joue le châtelain assassiné. On le voit en archevêque dans « Le petit roi » (1933), en évêque dans « Katia » (1938), en pape dans « La rose effeuillée » (1937) mais en simple bedeau dans « Le roman de Werther » (1938). Pour Sacha Guitry, il sera le grand-père du petit Guillaume Meister de « Pasteur » (1935) – il avait participé, mais dans un rôle différent, à la création de la pièce en 1919 ; dans « Remontons les Champs-Elysées » (1938), il propose une version décatie de Louis XIV; plus tard, il campera Voltaire âgé dans « Le diable boiteux » (1948). Au rayon des figures historiques, il joue aussi Paganini dans « La symphonie fantastique » (1941).   
         
    Dans « Vautrin » (1943), il paraît en Abbé Herrera, le temps de se faire assassiner pour que Michel Simon usurpe son identité. Son rôle est encore plus bref, si c’est possible, dans « Un ami viendra ce soir » (1945) où il joue un vieux villageois qui rejoint le maquis pour échapper à son épouse. Il participe, solennel et quasi-muet, au conseil de famille présidé par Charles Vanel dans « Les Roquevillard » (1943) et, plus comiquement, au film de Pierre Blanchar, « Un seul amour » (1943), où il joue le père gâteux de Louvigny, qui s’apaise soudain au souvenir nostalgique de la jeune Micheline Presle. Il joue en toute logique un vieux comédien dans « La fin du jour » (1939), un vieillard dans « La nuit fantastique » (1941) et « Justice est faite » (1950), un vieux conseiller dans « Le Capitan » (1945), ailleurs un vieux paysan ou un vieux gentilhomme et les personnages qu’il esquisse n’ont pas toujours d’autre dénomination. On retiendra que Clouzot l’a choisi pour le rôle d’un pensionnaire râleur dans le passage le plus amer de « Retour à la vie » (1948) et, sur un mode plus léger, pour « Miquette et sa mère » (1949) où il s’appelle Panouillard, comédien spécialisé… comme son nom l’indique. La dernière fois que l’on entendit à l’écran sa voix éraillée ce fut pour « La bergère et le ramoneur » (1952) de Grimault et Prévert où il doublait le vieux mendiant.

    Jean-Paul Briant

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