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Alexandre Rignault et Germaine Sablon
Germaine Sablon et Alexandre Rignault
Line Noro et Alexandre Rignault
Lucien Gallas et Simone Bourday
Mady Berry et Marcelle Monthil
Paul Demange et Alexandre Rignault
Pierre Larquey et Robert Goupil
Pierre LARQUEY Toussaint Lumineau, le père Simone BOURDAY Marie Rose Lumineau dite Rousille Alexandre RIGNAULT Mathurin Lumineau, l'aîné Line NORO Eléonore Lumineau Robert ARNOUX François Lumineau Lucien GALLAS André Lumineau Germaine SABLON Félicité Jean CYRANO Jean Nesmy Mady BERRY Véronique Michelonne Paul DEMANGE le clerc de notaire Georges FLAMANT Fernand, amant de Félicité Robert GOUPIL Meffray Romain BOUQUET Gauvrit, père de Félicité Noël ROQUEVERT l'acheteur de blé Marcelle MONTHIL Adélaïde Michelonne Teddy MICHAUD
Avec « Jeunes filles à marier », tourné en 1935, Jean Vallée avait réalisé le premier film français parlant en couleurs grâce au procédé Francita. C’est ce même procédé qui sera utilisé l’année suivante pour « La terre qui meurt » et dix ans plus tard pour « Jour de fête » de Jacques Tati. Scénarisé par Charles Spaak, le film reste fidèle au roman de René Bazin même si, contrairement à l’adaptation de Jean Choux en 1926, il ne fut pas tourné exactement sur les lieux de l’action.
Métayer à La Fromentière, Toussaint Lumineau est un paysan déjà âgé, veuf, qui compte sur l’un de ses trois fils pour lui succéder à la tête de l’exploitation. Malheureusement, Mathurin, l’aîné, devient infirme à la suite d’un accident et rumine sa rancœur de ne pouvoir épouser celle qu’il aime, la belle Félicité Gauvrit. François, cadet peu courageux, décide de quitter la ferme avec sa sœur Eléonore : tous deux préfèrent travailler « en ville », au grand dam du père Lumineau. De retour de son service militaire, André, le plus jeune des trois, s’attelle au travail des champs tout en rêvant de voyages et de terres plus généreuses. Cinquième enfant de Lumineau, la jeune Rousille est la servante dévouée de la famille. Elle aime l’ancien valet de ferme de La Fromentière, Jean Nesmy, mais Mathurin, par jalousie, l’a fait chasser par son père car il n’est « pas du pays ». Abandonné tour à tour par chacun de ses enfants, le père Lumineau pourra-t-il empêcher que sa terre ne meure ?
A l’exception de la grande scène de vente aux enchères des biens du marquis propriétaire des terres, toutes les scènes du roman se retrouvent à l’écran. Comme le film de Jean Choux, celui-ci débute toutefois par l’accident qui rend infirme le fils aîné alors que cet épisode a eu lieu plusieurs années avant le début de l’action. De même, le personnage de Félicité, la fiancée de Mathurin, est ici nettement noirci en femme vénale qui finit par s’acoquiner avec un mauvais garçon, personnage absent de l’œuvre mais rôle taillé sur mesure pour Georges Flamant.
Pierre Larquey donne comme il se doit une belle interprétation du patriarche et Alexandre Rignault est un Mathurin envieux à souhait. Le film marque aussi l’une des premières apparitions de Noël Roquevert, déjà confronté à Larquey, son collègue assassin du 21. Si l’on en croit la plupart de ses filmographies, le vétéran Sinoël aurait participé au film ; si l’information est avérée, il faut croire que son personnage a disparu au montage.
Assistant réalisateur de Jean Vallée sur ce film, Robert Vernay en profitera pour recruter son futur Père Goriot de 1943 – l’excellent Larquey – sans parler du couple diabolique de « Monte Cristo », Caderousse et la Carconte, à savoir Alexandre Rignault et Line Noro.
Jean-Paul Briant, Avril 2022