Aucune vidéo à voir ou à télécharger sur ce site dont l'unique objet est de rendre hommage aux comédiens français, le lien Amazon permettant de se procurer légalement les oeuvres que je présente ici uniquement en photo
Distribution :
Si les fiches que je réalise pour BDFF pèchent parfois par leur non-exhaustivité côté distribution, c'est que je n’ai pu réunir le nom de tous les acteurs, faute de preuves.
En effet, la passion du cinéma qui m’anime ne m’assure pas toujours les moyens d’investigations suffisants, aussi certaines fiches pourront-elles sembler bien incomplètes aux cinéphiles qui les consulteront. Elles ont cependant le mérite de se baser sur des éléments dûment vérifiés.
Images du film :
Toutes les images sont cliquables pour les obtenir en plus grand.
Document sans nom
Dominique BLANCHAR Eugénie Grandet Jean MARCHAT Monsieur Grandet Line NORO Madame Grandet Paul GUERS Charles Grandet Marion DELBO Nanon Henri CREMIEUX Cruchot, le notaire Hélène DUC Madame des Grassins Jaque CATELAIN Monsieur des Grassins Richard FRANCOEUR l'abbé Cruchot Jean DEGRAVE le président Cruchot de Bonfons Serge BENTO Alphonse des Grassins Pierre LEPROUX Cornoiller Hubert DESCHAMPS le gendarme Léon LARIVE le voisin cancanier Fernand BLOT le tonnelier Véronique NESTIN Mathilde, fiancée de Charles Armand LANDI Lucien, ami de Charles Bernard NOËL le récitant
Document sans nom
Au moment où sort la première transposition cinématographique française d’« Eugénie Grandet » depuis… 1910 - un bon film signé Marc Dugain - il est intéressant de noter que ce court roman de Balzac a connu à trois reprises d’heureuses adaptations télévisées.
En 1968, René Dary vit l’apothéose de sa carrière en jouant un père Grandet mémorable, madré à souhait, lançant ses maximes effarantes : « Ce garçon n’est bon à rien : il s’occupe plus des morts que de l’argent ! » A ses côtés, Bérangère Dautun incarnait Eugénie et Arlette Gilbert trouvait dans le rôle de la fidèle servante Nanon sa plus belle interprétation.
En 1993, Jean-Daniel Verhaeghe dirige un Jean Carmet magistral dans une version en couleurs, plus ramassée, dotée d’une distribution exceptionnelle avec Pierre Vernier, Claude Jade, Sacha Briquet et Bernard Haller, excellents, formant une belle brochette d’hypocrites intéressés, sans parler d’Alexandra London, frémissante Eugénie, peut-être la meilleure interprète du rôle avec Joséphine Japy dans la version 2021 et sans doute Alida Valli dans la version italienne de 1946.
Adaptation aujourd’hui oubliée, la version 1956 marquait les quasi-débuts à la télévision d’un jeune réalisateur, Maurice Cazeneuve, promis à d’autres belles transpositions romanesques, d’« Illusions perdues » (1966) à « Nana » (1981). Filmée en direct, la réalisation a pris un coup de vieux comme en témoignent les « noirs » laborieux lors des changements de décor mais l’ensemble ne manque pas d’atouts et le roman de Balzac garde toute sa force. Dominique Blanchar incarne Eugénie, avec un léger maniérisme parfois, mais l’émotion passe lorsque Cazeneuve la filme cadrée dans sa fenêtre comme dans sa vie étriquée.
Jean Marchat est le père Grandet. Ce comédien ne m’avait jusque là jamais vraiment passionné, sauf en Bazile du « Barbier de Séville » où il était caricatural à souhait. Ici il rend fort bien le côté carré, massif, du personnage, son indifférence aux autres et son appât du gain.
Paul Guers succède à Rudolph Valentino – mais oui ! – dans le rôle du cousin Charles dont Eugénie tombe amoureuse : il est très bien mais je marque une préférence pour Bernard Rousselet qui, dans la version de 1968, montrait parfaitement le mépris du « mirliflore » parisien pour les provinciaux. Line Noro, licenciée ès mater dolorosa, a un jeu plus théâtral que celui de Germaine Delbat en 68 ou Dominique Labourier en 93, toutes deux parfaites en épouse soumise. Marion Delbo correspond totalement au personnage de Nanon. Henri Crémieux, Jaque Catelain et Hélène Duc complètent cette distribution prestigieuse ; cette dernière surtout est parfaite en mère intrigante qui malmène son mari et se mêle de ce qui ne la regarde pas. On aperçoit même, dans un de ses tout premiers rôles à l’écran, Hubert Deschamps en gendarme au centre d’un trio de voisins cancaniers.
Un gag inattendu se glisse, comme ce fut souvent le cas lors des captations en direct : alors que Line Noro est assise à la fenêtre, on aperçoit dans le jardin… un technicien en costume contemporain tenant une perche à bout de bras… On se demande comment le père Grandet n’a pas illico presto chassé l’intrus !
Jean-Paul Briant, Octobre 2021
Toutes les images sont cliquables pour les obtenir en plus grand.
Dominique Blanchar et Line Noro
Henri Cremieux et Jean Marchat
Jean Marchat et Dominique Blanchar
Paul Guers et Dominique Blanchar
Dominique BLANCHAR Eugénie Grandet Jean MARCHAT Monsieur Grandet Line NORO Madame Grandet Paul GUERS Charles Grandet Marion DELBO Nanon Henri CREMIEUX Cruchot, le notaire Hélène DUC Madame des Grassins Jaque CATELAIN Monsieur des Grassins Richard FRANCOEUR l'abbé Cruchot Jean DEGRAVE le président Cruchot de Bonfons Serge BENTO Alphonse des Grassins Pierre LEPROUX Cornoiller Hubert DESCHAMPS le gendarme Léon LARIVE le voisin cancanier Fernand BLOT le tonnelier Véronique NESTIN Mathilde, fiancée de Charles Armand LANDI Lucien, ami de Charles Bernard NOËL le récitant
Au moment où sort la première transposition cinématographique française d’« Eugénie Grandet » depuis… 1910 - un bon film signé Marc Dugain - il est intéressant de noter que ce court roman de Balzac a connu à trois reprises d’heureuses adaptations télévisées.
En 1968, René Dary vit l’apothéose de sa carrière en jouant un père Grandet mémorable, madré à souhait, lançant ses maximes effarantes : « Ce garçon n’est bon à rien : il s’occupe plus des morts que de l’argent ! » A ses côtés, Bérangère Dautun incarnait Eugénie et Arlette Gilbert trouvait dans le rôle de la fidèle servante Nanon sa plus belle interprétation.
En 1993, Jean-Daniel Verhaeghe dirige un Jean Carmet magistral dans une version en couleurs, plus ramassée, dotée d’une distribution exceptionnelle avec Pierre Vernier, Claude Jade, Sacha Briquet et Bernard Haller, excellents, formant une belle brochette d’hypocrites intéressés, sans parler d’Alexandra London, frémissante Eugénie, peut-être la meilleure interprète du rôle avec Joséphine Japy dans la version 2021 et sans doute Alida Valli dans la version italienne de 1946.
Adaptation aujourd’hui oubliée, la version 1956 marquait les quasi-débuts à la télévision d’un jeune réalisateur, Maurice Cazeneuve, promis à d’autres belles transpositions romanesques, d’« Illusions perdues » (1966) à « Nana » (1981). Filmée en direct, la réalisation a pris un coup de vieux comme en témoignent les « noirs » laborieux lors des changements de décor mais l’ensemble ne manque pas d’atouts et le roman de Balzac garde toute sa force. Dominique Blanchar incarne Eugénie, avec un léger maniérisme parfois, mais l’émotion passe lorsque Cazeneuve la filme cadrée dans sa fenêtre comme dans sa vie étriquée.
Jean Marchat est le père Grandet. Ce comédien ne m’avait jusque là jamais vraiment passionné, sauf en Bazile du « Barbier de Séville » où il était caricatural à souhait. Ici il rend fort bien le côté carré, massif, du personnage, son indifférence aux autres et son appât du gain.
Paul Guers succède à Rudolph Valentino – mais oui ! – dans le rôle du cousin Charles dont Eugénie tombe amoureuse : il est très bien mais je marque une préférence pour Bernard Rousselet qui, dans la version de 1968, montrait parfaitement le mépris du « mirliflore » parisien pour les provinciaux. Line Noro, licenciée ès mater dolorosa, a un jeu plus théâtral que celui de Germaine Delbat en 68 ou Dominique Labourier en 93, toutes deux parfaites en épouse soumise. Marion Delbo correspond totalement au personnage de Nanon. Henri Crémieux, Jaque Catelain et Hélène Duc complètent cette distribution prestigieuse ; cette dernière surtout est parfaite en mère intrigante qui malmène son mari et se mêle de ce qui ne la regarde pas. On aperçoit même, dans un de ses tout premiers rôles à l’écran, Hubert Deschamps en gendarme au centre d’un trio de voisins cancaniers.
Un gag inattendu se glisse, comme ce fut souvent le cas lors des captations en direct : alors que Line Noro est assise à la fenêtre, on aperçoit dans le jardin… un technicien en costume contemporain tenant une perche à bout de bras… On se demande comment le père Grandet n’a pas illico presto chassé l’intrus !
Jean-Paul Briant, Octobre 2021