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Robert Hirsch et Liliane Montevecchi
Critique du film à l'époque de sa sortie : APRES avoir tiré à boulets rouges sur le
monde de la radio et de la
publicité, sur les syndicats,
sur les faux résistants,
Jean Yanne s'attaque ici
aux artistes plus soucieux
d'opportunisme et de rentabilité que d'art.
Le film est une satire
des revues à grand spectacle qui se plient aux caprices de la publicité, de la
politique, de la pornographie. Au passage, il égratigne ces théâtres périphériques où l'on a, de la culture,
une vision fort austère.
Tout cela tient plus du jeu
de massacre et de la revue
de chansonniers que du cinéma. Par endroits, cela
fleure même le parfum juvénile de la revue de fin
d'année au collège.
Il y a toujours de l'affreux Jojo et du bon petit
scout chez Jean Yanne, du
moraliste aussi comme chez
tout pamphlétaire. Ici,
après avoir fait déraper le
rire à travers le personnage pitoyable et pathétique de Robert Hirsch, il
n'hésite pas à transformer
en tragédie sanglante le
comique grinçant de « Chobizenesse ».
Critique BDFF 2015 :
Le générique de ce film est pour le moins assez vulgaire « Il a chaud partout Bibi, show bibi, chaud du zizi jusqu'aux fesses, car il est dans le Chobizenesse …», mais bon, passons…
Non, moi je suis épaté par la 1ère chanson du film « C'est du Chobizenesse » qui est bien plus amusante, et surtout ce qui me plaît c'est la voix de la starlette que je qualifierais de « très années 70 », et je la classerais dans la catégorie des Miou-Miou, des Dany Saval, des Sophie Daumier… Mais en fait dans le film tout est fait pour ridiculiser l'interprète de la chanson et elle se fait virer. L'actrice est une certaine Vicky Wilfart, qui n'aurait joué que dans ce film, mais ce n'est pas elle qui chante, c'est une choriste du Paradis Latin (qui a fourni la plupart des danseurs-chanteurs du film).
Le film est assez daté. Se moquer du théâtre subventionné d'une part, et du « cabaret » d'autre part, a été fait et refait à maintes reprises, ça n'a plus grand chose de provocant.
Alors qu'encore une fois le film commençait par une bonne chanson :
« Le pape qui fait des bulles : c'est du show-business,
Les élections présidentielles : c'est du show-business… »
C'est même un thème qui m'est cher : le paraître qui a hélas plus de valeur que l'être !
Le meilleur exemple de cette triste constatation c'est bien sûr la politique : que d'énergies déployées pour présenter les choses, pour enjoliver une décision, pour monter en épingle des mesurettes… Que de conseillers utilisés, de sondages commandés, de tenues vestimentaires raffinées pour nous faire avaler pas grand-chose au fond… Récemment j'ai vu à la télé une femme politique interviewée par des journalistes dans un couloir mais arborant une superbe écharpe rouge, ce qui lui allait par ailleurs très bien, on ne voyait que ça ! Or, après avoir répondu aux journalistes elle s'est dirigée vers une estrade où elle devait faire un discours, et c'est là que s'est produit l'invraisemblable pour moi : elle a enlevé son écharpe et l'a donnée à son garde du corps, mais sans un regard et sans une parole pour lui, donc tout avait été répété à l'avance ! Que c'est triste d'en arriver à ce niveau du « paraitre » du début de mon propos… Tout est Chobizenesse !
Bref, revenons au film après cette petite digression :)
Pour trouver un intérêt à Chobizenesse on peut toujours s'amuser à y chercher les références culturelles, et il y en a à la pelle !
A commencer par le nom du compositeur joué par Robert Hirsch : Jean-Sébastien Bloch = Jean-Sébastien Bach, sa femme jouée par Denise Gence se prénomme Anna Magdalena, comme celle de Bach, et ils ont 13 enfants : comme les époux Bach.
Catherine Rouvel porte le même nom qu'un grand philosophe : Bergson et Liliane Montevecchi celui d'un autre philosophe : Nietzsche...
Encore une fois, le film est sauvé pour moi par la présence d'actrices que j'aime bien comme Catherine Rouvel, et une « petite débutante » dans ma base de données (mais qui est loin dans être une à ce moment-là de sa carrière internationale) : Liliane Montevecchi, parfaite en muse de Jean Yanne séduite et abandonnée…
Et que dire - bien sûr - de Denise Gence : aussi convaincante en mégère à la tête de sa bande de petits voyous d'enfants que dans un plan sublime nous la faisant apparaître en Joconde (ou en nonne), frappée par la grâce lors d'un rêve fantasmé de son mari…