Paul Le Person | Naissance : 1931 Décès : 2005 | |
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1963
Le théâtre ...
Le Général D...
1963
Les Sonderling
1963
Le timide au palais
1964
Le théâtre ...
Le magasin d...
1965
Belle et Sébastien
1965
La vie de château
1966
Le voleur
1966
Rouletabille : Rouletabille chez le tsar...
1966
Un idiot à Paris
1966
En votre âm...
La mort de S...
1967
Les sept de l'escalier 15
1967
Allô police
Jeux dangereux
1968
Tribunal de...
Nostradamus ...
1968
Le théâtre ...
Ambroise Paré
1968
Sous le signe de Monte Cristo
1969
Vieille France
1970
Reportage sur un squelette ou Masques et...
1970
La mort de Danton
1970
Tête d'horloge
1970
Le voyou
1971
Mont Dragon
1971
On est toujours trop bon avec les femmes...
1971
Les enquête...
Maigret à l'...
1971
Tartuffe
1972
La tuile à loups
1972
La malle de Hambourg
1972
Le grand blond avec une chaussure noire
1972
Un cave
1972
François Ga...
Pierre
1972
Les Thibault
1972
Les sanglots longs
1973
Le train
1973
La feuille de bétel
1973
Histoire d'une fille de ferme
1974
Les violons du bal
1974
Messieurs l...
L'affaire Va...
1974
A vos souhaits... la mort
1974
L'homme au contrat
1974
Lady pain d'epice
1974
Quai de l'étrangleur
1974
Jeanne ou la révolte
1975
Chobizenesse
1975
Salavin
1975
Les Rosenberg ne doivent pas mourir
1976
Bonjour Paris
1976
Les cinq de...
Le pied à l'...
1976
Adios
1976
Le gentleman des Antipodes
1976
François Le Champi
1977
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Adieu l'héri...
1977
Banlieue Sud-Est
1977
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Zoo ou l'Assassin philanthrope
1978
Les héritiers
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1979
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1979
Le tour du monde en 80 jours
1979
Les Procès témoins de leur temps : Le jo...
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Le baiser au lépreux
1979
La nuit de l'été
1979
Coup de tête
1979
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La queue du diable
1980
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1980
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1995
Les Nouveau...
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Bernie
1996
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1999
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1999
Le créateur
2003
Joséphine, ...
Le compteur ...
2004
Vipère au poing
Paul LE PERSON
Le veule Paul Lassenave, artiste raté et préparateur en pharmacie, a-t-il assassiné sa première épouse comme le suggère une photo retrouvée dans « La malle de Hambourg » ? Les téléspectateurs de 1972 se souviennent de ce feuilleton énigmatique qui les déconcerta huit semaines durant ; avec sa belle tronche de faux témoin, Paul Le Person en était la vedette inattendue, promotion méritée pour ce comédien aux airs de monsieur-tout-le-monde, formé par René Simon, recruté par Francis Blanche et Pierre Dac pour leur feuilleton radiophonique « Signé Furax » et finalement consacré en 1965 par l’adaptation du « Brave soldat Chveik » au Théâtre de l’Athénée. Tout avait pourtant commencé par un canular : ses copains l’ayant mis au défi de passer une audition, il se présenta à la Porte Saint-Martin et fut engagé comme choriste dans l’opérette « A la Jamaïque » alors qu’il ne savait pas chanter !
Lorsqu’il débute au cinéma par le biais de courts métrages signés Christian Duvaleix, sa face lunaire semble le prédisposer aux rôles d’ahuris comiques - comme dans « Un idiot à Paris » (1966) - mais la malice est bien présente chez les paysans de « La vie de château » (1965) ou d’« Alexandre le bienheureux » (1967). Plus surprenantes sont ses apparitions en Roger La Honte, l’initiateur de Belmondo dans « Le voleur » (1966), en braqueur dans « Mise à sac » (1967) ou en faussaire dans « Le voyou » (1970). Partenaire de Jacques Brel dans « Mont-Dragon » (1971), il joue un policier déconcerté par la déposition aberrante de Pierre Richard dans « Les malheurs d’Alfred » (1971) et marque durablement l’esprit des spectateurs dans deux classiques d’Yves Robert : on ne peut oublier Perrache, le flegmatique adjoint de Jean Rochefort dans « Le grand blond avec une chaussure noire » (1972) et « Le retour du grand blond » (1974) ; c’est lui qui choisit au hasard Pierre Richard comme « piège à cons » destiné à anéantir les coups fourrés du fielleux Bernard Blier.
Dans « Coup de tête » (1978), il campe un notable de province qui subit la vindicte de Patrick Dewaere pour avoir couvert par son faux témoignage un viol commis par le champion de foot local. « Les violons du bal » (1974) mettent en évidence sa face noire, celle d’un passeur sympathique au premier abord mais surtout motivé par l’appât du gain ; dans le même contexte historique, il joue le commissaire au service de la gestapo lors de l’épilogue tragique du beau film de Granier-Deferre, « Le train » (1973). Sa mine volontiers sinistre en fit une recrue de choix pour les reconstitutions révolutionnaires : il joue l’odieux Simon, gardien de la Conciergerie, à la télévision dans « La mort de Danton » (1970) puis au cinéma dans « L’Autrichienne » (1990) ; dans « La nuit de l’été » (1979), une « dramatique » de Jean-Claude Brialy, il sera Sauce qui accueille à Varennes la famille royale en fuite et l’on ne saurait oublier sa participation aux mises en scène spectaculaires de Robert Hossein au Palais des Congrès pour « L’Affaire du Courrier de Lyon » en 1987 et « La liberté ou la mort » en 1988.
Ses origines familiales le rappellent au bon souvenir de l’oncle Chabrol : il joue les facteurs en pays bigouden dans « Le cheval d’orgueil » (1980) ; comme l’étymologie bretonne de son nom le suggérait – le mot désigne le recteur de la paroisse - il joua nombre d’ecclésiastiques, du moine peu catholique du « Fantôme de la liberté » (1974) de l’iconoclaste Buñuel au père Létendard, l’abbé peu reluisant de « Vipère au poing » (2003), son dernier film. Si on le vit encore en père de Dominique Sanda dans « Les ailes de la colombe », en grand-père d’Eric Caravaca dans « La chambre des officiers » (2000) ou dans « Blanc d’ébène » (1991) - qui lui valut un prix d’interprétation au Festival de Saint-Martin - on retient surtout sa participation à deux films déjantés signés Albert Dupontel – « Bernie » (1996), où il arbore un bonnet péruvien du meilleur effet, et « Le créateur » (1998) où Dupontel l’élimine sans vergogne.
Comédien subtil et décalé, Paul Le Person ne souffrit guère des affres de la notoriété mais son visage familier fut omniprésent à la télévision, avec près de quatre-vingts interprétations – pour une quarantaine au cinéma - du « Général Dourakine » (1963) à « L’orange de Noël » (1996) et sa suite, « Le bal des célibataires » (2005), où il campe un curé fanatique. Il eut quelquefois le premier rôle en facteur rural de « Vieille France » (1969), d’après Roger Martin du Gard, ou en vieux garçon à la recherche de l’âme sœur dans « Une demande en mariage » (1970) ou « Inutile d’envoyer photo » (1977). Rendons grâce surtout à Claude Santelli qui en fit le bienveillant forgeron Joe Gargery de ses « Grandes Espérances » de Noël 68 et surtout le Père Vallin dans l’adaptation de « Histoire d’une fille de ferme » (1973) de Maupassant, œuvre forte dont il partage l’affiche avec la brillante Dominique Labourier. Sa veine paysanne s’illustra encore à travers le rebouteux de « La tuile à loups » (1972) ou dans le feuilleton « Marcheloup » (1982) et plus tard dans « Le Champ Dolent » (2001) avec Jean Yanne qui le propulsait marchand de bazookas dans son « Chobizenesse » (1975). Même lorsqu’on n’est pas adepte de la série, un épisode de « Commissaire Moulin » en 1982 vaut, dit-on, le détour, qui le présente en odieux directeur de journal à scandale doublé d’un redoutable assassin. A dix reprises, il incarna brillamment le commissaire Ganimard, adversaire malheureux du fameux gentleman cambrioleur, dans « Le retour d’Arsène Lupin » (1989) et « Les nouveaux exploits d’Arsène Lupin » (1995).
Jean-Louis Lorenzi, réalisateur fidèle, se plut à lui donner, dans « Le blanc et le rouge », un téléfilm réalisé en 1999, le rôle d’un marquis conservateur opposé au maire « rouge » de son village joué par Michel Galabru. A contrario, au moment de sa disparition, les articles nécrologiques mirent en avant son engagement politique auprès du parti communiste et saluèrent une chaleur humaine jamais prise en défaut.
Jean-Paul Briant