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Mésaventures en rouge et noir

Fernandel et Gino Cervi ont tourné ensemble cinq films qui ont fait entrer Don Camillo et Peppone dans la légende du cinéma.

Pour comprendre le succès de Don Camillo, il faut replacer l'histoire dans le contexte de l'époque. En 1952, en pleine guerre froide, en France comme en Italie, beaucoup de gens vivaient dans la peur du communisme. Les mésaventures bon enfant du curé et de ce maire communiste à l'italienne, à des années-lumière de la terrifiante figure de Joseph Staline, eurent un effet rassurant : à voir l'antagonisme entre rouge et noir, vécu par Gino Cervi et Fernandel. Chacun eut l'impression que, en somme, tout le monde pouvait s'entendre, même si l'on n'était pas du même bord. Quelques rares critiques voulurent voir dans ce Petit Monde de Don Camillo une véritable attaque anti-bolchevique, mais la grande majorité de la presse spécialisée se contenta de saluer l'exceptionnelle qualité de ce divertissement. Le deuxième film, Le Retour de Don Camillo, tiré du deuxième ouvrage de Guareschi. eut â peu près le même succès que le premier. Les suivants ne suscitèrent pas autant d'enthousiasme, parce que les circonstances avaient changé. Après Le Retour de Don Camillo, signé lui aussi par Duvivier en 1952. le tandem Don Camillo-Fernandel et Peppone-Cervi se retrouva encore trois fois pour un amical et pittoresque affrontement cinématographique. En 1955, Carminé Gallone, spécialiste des superproductions et de l'opéra filmé, jeta le célèbre duo dans La Grande Bagarre de Don Camillo. En 1961, il donna à Fernandel une promotion bien méritée en faisant de lui un Don Camillo Monseigneur. Puis, en 1965, ce fui Luigi Comencini qui envoya Don Camillo en Russie avec son inséparable Peppone. Coïncidence douloureuse et svmbolique, c'est en démarrant le tournage de ce qui aurait dû être, sous la direction de Christian-Jaque, le sixième avatar de la série, Don Camillo et les contestataires, que Fernandel ressentit les premiers symptômes du mal qui devait l'emporter le 27 février 1971. Le lilm lui interrompu et Gino Cervi (qui outre les Don Camillo, avait donné aussi la réplique à Fernandel en 1958 dans Le Grand Chef de Henri Verneuil et en 1962 dans En avant la musique de Giorgio Bianchi déclara forfait, tout comme Christian-jaque, tant l'absence de Fernandel privait le film de son âme. Mario Camerini reprit le projet à son compte. Avec Gastone Moschin dans le rôle de Don Camillo et Lionel Stander dans celui de Peppone, il signa un Don Camillo et les contestataires dont l'échec mit un terme définitif à la série. ■

Une soutane pour Trinita

En 1983, l'Italien Terence Hill — de son vrai nom Mario Girotti —, après avoir surfé sur la crête du western-spaghetti avec la série des Trinita et avec Mon Nom est Personne, entreprend un remake de Don Camillo dont il va être à la fois le producteur, le metteur en scène (c'est sa première réalisation) et la vedette. Il endosse la soutane chère à Fernandel et commente de façon quelque peu inopportune : « J'ai toujours adoré les livres de Giovanni Guareschi, mais j'ai aussi toujours trouvé Fernandel trop caricatural dans le rôle du curé. » Le rôle de Peppone échoit à l'acteur irlandais Colin Blakely. Terence Hill annonce la couleur : « Je m'adresse à la jeune génération qui n'a pas vu la série avec Fernandel. Tout en conservant la saveur du livre, je l'ai transposé à l'époque actuelle. » En effet, Don Camillo-Terence Hill circule à moto ou en patins à roulettes, manie la carabine... Il n'empêche : malgré ce « dépoussiérage », ce Don Camillo va être un échec retentissant.

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Oui mais seigneur, ce sont des pâtes...

Il a été Don Patillo pendant vingt ans, battant ainsi le record de longévité publicitaire de la mère Denis. En trente-cinq spots publicitaires, André Aubert, chansonnier et imitateur, n'aura pas cessé de demander pardon au Seigneur de tant aimer les pâtes Panzani. Don Camillo-Fernandel, dont Aubert réussit là une très savoureuse imitation, continuant ainsi d'alimenter la légende du curé de choc imaginé par Guareschi. D'autant que son chapeau de curé d'autrefois, devenu introuvable en France, vient tout droit d'Italie !
Il est décédé en 2010.