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L'auteur du livre : Edouard BourdetII naît à Saint-Germain-en-Laye en 1887 et entame une carrière d'auteur dramatique avec La Prisonnière en 1926, pièce qui fait scandale puisqu'elle traite de l'homosexualité féminine mais qui a le mérite, par contre-coup, de le faire connaître d'emblée. Scandales encore avec Le Sexe faible, en 1929, qui prend les gigolos pour thème, avec La Fleur des pois en 1932 qui évoque l'homosexualité masculine, avec Les Temps difficiles en 1934 où il se penche sur l'érotomanie, avec Margot, en 1935, et Père qui illustrent le thème de l'inceste. Les audaces de Bourdet ne menacent cependant pas l'ordre établi, et c'est l'année où il est nommé administrateur de la Comédie Française (il le restera jusqu'en 1940) qu'il donne Fric-frac, où il renoue avec la comédie de Boulevard avec un immense succès. Ses pièces ayant aujourd'hui quelque peu vieilli, c'est moins du dramaturge Bourdet décédé en 1945 que l'on se souvient de la manière la plus vivace mais de l'homme qui, porté par le Front Populaire à la tête du Français, sut redonner ambition et vitalité à une maison vénérable mais moribonde. ■
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Le réalisateur-producteur : Maurice Lehmann
Né en 1900, mort en 1974, Maurice Lehmann a été directeur de théâtre avant de l'être de l'Opéra de Paris. Tenté par la réalisation, il signe L'Affaire du courrier de Lyon en 1937, Le ruisseau en 1938, Fric-frac en 1939. Après la guerre, en 1947, il revient au cinéma avec Une jeune fille savait, mais Autant-Lara n'était plus là et ce retour se solde par un échec. ■ |
Le co-réalisateur : Claude Autant-LaraNé en 1901 à Luzarches, près de Chantilly, il se lance dans le cinéma comme décorateur. Son premier grand film en tant que réalisateur, Ciboulette, est un échec commercial. En 1942, une nouvelle chance se présente : Le Mariage de Chiffon, avec une Odette Joyeux de 25 ans, trouve la faveur du public. Suivront Douce (1943), Sylvie et te fantôme (1946), Le Diable au corps (1946), L'Auberge rouge qui donne au cinéaste la double occasion de signer un chef-d'œuvre et de se fâcher avec Fernandel, La Traversée de Paris en 1956, autre chef-d'œuvre. Sa carrière s'achève avec le très insipide Gloria en 1977. ■ |
Les acteurs |
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ArlettyElle est née le 15 mai 1898, de son vrai nom Léonie Bathiat, à Courbevoie, banlieue industrielle de Paris, d'un père auvergnat et chef de traction à la compagnie des tramways et d'une mère lingère. Avec la guerre de 1914, elle perd son amoureux, un garçon dont les yeux étaient si bleus qu'on l'appelait Ciel. « C'est décidé, dit-elle alors : je ne me marierai jamais, je n'aurai pas d'enfant. Ni veuve de guerre, ni mère de soldat. » Malgré la cour empressée que lui feront notamment Sacha Guitry et l'Aga Khan, elle tiendra parole. Sténo, puis mannequin, elle commence à chanter au musichall avant de jouer au théâtre en 1920 («mon vrai métier; le cinéma, j'en ai fait bien plus tard »). En 1930, elle débute devant les caméras dans « La douceur d'aimer » de René Hervil et ne tarde pas à connaître la gloire. Gouaille, humour, gentillesse, elle fait merveille dans des comédies comme Fric-frac ou Circonstances atténuantes, et elle éblouit quand Marcel Carné la dirige dans Hôtel du Nord («Atmosphère, atmosphère, est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère !... »), Le Jour se lève, Les Visiteurs du soir et bien sûr Les Enfants du Paradis où elle sera l'inoubliable Garance. Jacques Prévert et Henri Jeanson lui peaufinent sur mesure des répliques qui, dans sa bouche, appartiennent d'emblée à l'histoire du cinéma. Sa carrière sera en partie brisée à la Libération parce qu'elle est tombée amoureuse durant l'Occupation d'un officier allemand. Le cinéma ne lui offrant plus les grands rôles de l'avant-guerre, elle revient au théâtre mais, menacée de cécité, elle tourne son dernier film en 1962, Le Voyage à Biarritz de Gilles Grangier où elle a Fernandel pour partenaire, et abandonne la scène en 1966 alors qu'elle joue Les Monstres sacrés de Cocteau. Figure mythique de l'âge d'or du cinéma français, elle devait décéder en juillet 1992 à l'âge de 94 ans. ■ |
Michel Simon«Je suis né en 1895, disait-il, et comme un malheur ne vient jamais seul, cette année-là les Frères Lumière inventaient le cinématographe. » Il est né très précisément le 9 avril 1895 à Genève, d'un papa charcutier, passionné de numismatique et catholique, et d'une mère protestante. Première fugue à 7 ans : le jeune Michel a décidé de suivre un cirque. L'année suivante, il tombe amoureux de la jeune Alice. Amour contrarié qui lui fera dire : « Si on ne nous avait pas séparés, j'aurais été autre. » A 16 ans, le voilà à Paris. Il fait de la boxe, de la photographie, il est camelot, danseur acrobatique, et s'installe dans le quartier Saint-Denis, séjour qui lui laissera pour toujours une indéfectible tendresse pour les prostituées. Il fait ses débuts à la scène en 1920 dans Mesure pour mesure de Shakespeare. En 25, il démarre au cinéma. Démarrage discret : qui se souvient de l'avoir aperçu dans La Passion de Jeanne d'Arc de Dreyer? Mais Jean Renoir le remarque, fait de lui le caissier pitoyable de La Chienne, et le clochard magnifique de Boudu sauvé des eaux. En 1934, c'est L'Atalante de Jean Vigo. La fabuleuse carrière de Michel Simon, monstre sacré, anar et misanthrope, commence sous ces auspices glorieux. De plus en plus demandé par le cinéma, il tourne jusqu'à dix-sept films en deux ans, entre 1938 et 1939. Démesuré, génial, il touche au sommet avec « Drôle de drame » en 1937 («Je vous assure, cher cousin, que vous avez dit « bizarre ») et Quai des brumes en 1938 de Marcel Carné (Personne ne m'aime!), ainsi qu'avec La Poison en 1951 de Sacha Guitry (qui le tenait pour le plus grand acteur du monde). En 1966, il confère au Vieil Homme et l'enfant, le premier film de Claude Berri, une bouleversante chaleur humaine, et termine sa carrière avec L'Ibis rouge en 1975 que signe cet autre anarchiste du cinéma qu'est Jean-Pierre Mocky. Il meurt d'une embolie le 30 mai de cette même année à l'hôpital de Bry-sur-Marne. On découvrit dans son coffre, en Suisse, lui qui s'était toujours complu à crier misère, près de 200 montres anciennes évaluées à 360 millions de centimes. Quant à ses collections erotiques, on n'a jamais osé publier ce que leur vente rapporta à ses héritiers. ■ |
AndrexDe son vrai nom André jaubert, il est né en 1907, à Marseille, et a été copain de Fernandel du temps où ils fréquentaient ensemble l'école communale de la rue Cappelot. Cette amitié ne devait jamais s'interrompre et, vedette, Fernandel devait faire engager Andrex dans nombre de ses films. Encouragé par Maurice Chevalier, il avait pourtant commencé par chanter à l'Alcazar de Marseille puis au Concert mayol et à l'Européen à Paris. Au cinéma, il allait tourner avec Clouzot, Grémillon, Duvivier, Renoir, Pagnol, Christian-Jaque, Melville. Fantaisiste au music-hall (il devait connaître son plus grand succès discographique en 1948 avec La Samba brésilienne), il devait souvent incarner à l'écran le type même du mauvais garçon méridional. Il faisait une ultime apparition à l'écran dans Cap Canaille de Juliet Berto, réalisé dans la cité phocéenne où il avait débuté, avant de disparaître à l'âge de 82 ans, en juillet 1989. ■ |