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Jean Pierre Aumont et Michel Simon
Meg Lemonnier avec Michel Simon et Saturnin Fabre
Meg Lemonnier chanteuse de rues
Michel Simon et Georges Lannes
Michel Simon et Jean Pierre Aumont
Rene Blancard et Saturnin Fabre
Saturnin Fabre face a Michel Simon et Meg Lemonnier
Trois chanteurs de rues amateurs
Michel SIMON Léon dit "Belle Etoile" Jean-Pierre AUMONT Jean-Pierre Meg LEMONNIER Meg Lemarchal Saturnin FABRE M. Lemarchal Georges LANNES M. Albert Marcel VALLEE Le président du tribunal André NUMES Fils Charlot Jean AYME Le receleur René BLANCARD Le commissaire Guy FAVIERES Firmin, valet de Lemarchal Liliane LESAFFRE Annette, bonne de Lemarchal Marcel PERES Un malfrat Etienne DECROUX Un fou Georges PAULAIS Julienne PAROLI
BELLE ETOILE est une comédie de Jacques de Baroncelli sorti en 1938 : "Enfin j'ai fait un film gai !" se réjouissait alors le cinéaste. Le scénario est signé Michel Duran qui adaptera l'année suivante "Fric-frac" d'Edouard Bourdet pour le cinéma.
Plutôt que d'épouser le jeune homme choisi par son père, le banquier Lemarchal, la jeune Meg quitte le domicile parental avec l'intention de se suicider. Au moment où elle se jette à l'eau, elle est sauvée par Jean-Pierre, un jeune homme qui voulait aussi en finir avec la vie. Le duo trouble la sérénité d'un clochard, Léon dit Belle Etoile, dont la seule ambition, "c'est de rien foutre". Tous trois décident de faire cause commune : la bague de Meg vendue à un receleur leur permet de s'installer dans un modeste logement. Après s'être improvisés sans succès chanteurs de rues, ils se font vendeurs de journaux à la criée. M. Lemarchal, le père de Meg, lance un avis de recherche assorti d'une prime de 10 000 francs. Comme elle ne veut plus quitter ses nouveaux amis, Meg écrit à son père pour le rassurer. Léon et Jean-Pierre découvrent que Meg n'est pas une petite bonne recherchée par la police mais la fille d'un banquier : alors que Léon songe avant tout à la récompense promise, Jean-Pierre ne veut pas laisser partir Meg dont il est tombé amoureux. M. Albert, un chef de bande, a repéré le trio : il décide d'enlever Meg afin de la restituer au banquier Lemarchal contre une forte rançon. La police se mêlant de l'histoire, tout ce beau monde se retrouve au tribunal, Léon et Jean-Pierre étant considérés comme de redoutables criminels...
Jean-Pierre Aumont en jeune suicidaire, c'est aussi ce qui lui arrive la même année dans "Hôtel du Nord" de Carné mais le registre est ici nettement plus optimiste ! Pour sa part, Michel Simon parle argot comme dans "Fric-Frac" - qu'il venait de créer sur scène - et retrouve la défroque du clochard six ans après "Boudu sauvé des eaux" : la fin du film diffère ici nettement de celle de Renoir puisque Saturnin Fabre recrute l'ex-SDF comme encaisseur pour sa banque. Les scènes où le trio vend Paris-Soir à la criée ont été tournées dans les rues de la capitale : on note d'ailleurs le regard étonné de certains passants en direction de la caméra. Lorsque le trio se fait chanteurs de rues, ils entonent tant bien que mal "On n'a pas besoin de la lune" sur une musique de Paul Misraki : le refrain interprété a capella par Michel Simon est un grand moment ! A noter aussi la scène finale au tribunal où le président campé par Marcel Vallée perd son latin face au duo déchaîné Michel Simon - Saturnin Fabre. Bref, un film très plaisant à découvrir !
Jean-Paul Briant, mai 2018