Marcel Vallée | Naissance : 1880 Décès : 1957 | Partager cette page sur Facebook : | Commentaire |
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1923
L'Affaire de la rue de Lourcine
1923
Par habitude
1924
Paris qui dort
1930
Paris la nuit
1931
Sola
1932
Tumultes
1933
Le petit roi
1933
Topaze
1934
Zouzou
1934
Le billet de mille
1934
La veuve joyeuse
1937
L'homme du jour
1937
Rendez-vous Champs-Elysées
1938
Les cinq sous de Lavarède
1938
Les femmes collantes
1938
Belle étoile
1938
Café de Paris
1939
Bécassine
1939
La famille Duraton
1939
Le dernier tournant
1939
Fric-Frac
1940
Sérénade
1942
Le journal tombe à cinq heures
1942
Le voile bleu
1942
Haut le vent
1946
Coeur de coq
1947
Monsieur Vincent
1949
Branquignol
1950
Topaze
1951
Le don d'Adèle
1953
Quand te tues-tu ?
1953
La rafle est pour ce soir
1954
Napoléon
1956
Assassins et voleurs
Marcel VALLÉE
Jeune homme que l’on imagine encore mince, Marcel
Vallée fut d’abord un élève indiscipliné puis un vendeur en bonneterie cinq
fois licencié avant de faire ses débuts en 1902 au théâtre Déjazet. Son
apprentissage se fera sous le patronage de Firmin Gémier au Théâtre Antoine où,
selon la critique, « sa force comique, sa voix tonnante et sa diction
remarquable » font merveille. En 1914, Jacques Copeau le dirige en vedette dans
« La Jalousie du Barbouillé ». Le temps d’épouser la comédienne
Madeleine Geoffroy, il
suit son metteur en scène à New York où il joue avec Louis Jouvet « Les
Fourberies de Scapin » et « La Nuit des Rois ». C’est lui qui crée en 1919
« Boudu sauvé des eaux ». Toutefois son rôle le plus fameux reste celui de
Monsieur Muche lors de la création de « Topaze » en 1928 avec André Lefaur et
Pierre Larquey : directeur douteux d’une sinistre pension, il se montre
intraitable avec les pauvres diables de professeurs mais bassement obséquieux
face aux riches parents d’élèves ; en 1941, la pièce retrouve la scène mais
c’est le grand écran qui nous permet de le retrouver deux fois dans ce rôle, en
1932 face à Jouvet et en 1950 avec Fernandel.
Les années 30 sont fastes :
il multiplie les apparitions dès le début de la décennie et pourra se vanter
d’aligner plus de soixante films en dix ans, parfois pour des rôles courts
comme celui de l’oncle Corentin, breton de pacotille, dans une funeste version
de « Bécassine » (1939). Il vaut mieux retenir le complice jovial de Charles
Boyer dans « Tumultes » (1931), l’inspecteur Cocantin de « Judex 34 » (1933) ou
ses rôles de directeur de théâtre tonitruant et irascible dans « Zouzou »
(1934) et « Divine » (1935). Surtout, il a la chance d’animer la silhouette
plaisante de l’ambassadeur Popoff dans la version française de « La veuve
joyeuse » (1934) d’Ernst Lubitsch – un personnage qui subit à l’occasion un
accroissement conséquent de sa masse pondérale puisque c’était Edward Everett
Horton qui l’incarnait dans la version américaine. La même métamorphose s’était
opérée pour le personnage de Gaston Bibi dans « L’amour guide », autre film
avec Maurice Chevalier que Marcel Vallée retrouve encore dans deux bonnes
comédies satiriques, « Avec le sourire » (1936) et « L’homme du jour » (1936).
On le recrute pour son
coffre et ses rondeurs et on l’affuble volontiers de noms comiques - Croche,
Trompe ou Tonnerre sans parler de Dupetit-Flageot ou Petitmaigre. Homme
d’autorité, il sera préfet, directeur d’école ou de music-hall et même général.
Toutefois, lorsqu’il préside le tribunal de « Belle Etoile » (1938), il semble
au bord de la crise de nerfs face aux dépositions farfelues de Michel Simon en
clochard et de Saturnin Fabre en banquier loufoque. Directeur inventif d’un
consortium bancaire, il crée « Le club des soupirants » (1941) et recrute
Fernandel. Dès 1939, il le croisait dans « Les cinq sous de Lavarède » (1939)
et surtout « Fric-frac » (1939) où il joue le bijoutier Mercandieu sensible au
charme canaille d’Arletty ; en revanche, il aurait pu s’abstenir des
retrouvailles occasionnées par le piteux « Cœur de coq » (1946).
Il faut dire que, tout à sa
frénésie de tournages, notre homme ne fait pas toujours preuve de discernement.
Oubliant les Cam, Cammage et autres Caron, retenons les bons cinéastes qui le
recrutèrent comme Marcel Lherbier qui en fait le docteur Acario de « La comédie
du bonheur » (1940) ou Pierre Chenal pour qui il sera le maire retors de
« L’homme de nulle part » (1936) et un juge sagace dans « Le dernier tournant »
(1939). Béret sur le crâne et moustache frémissante, il anime de sa voix de
stentor l’ouverture remarquable du film de Georges Lacombe, « Le journal tombe
à cinq heures » (1942), où il campe Valentin, le dynamique chef des ventes.
Impresario volubile d’une Elvire Popesco survoltée dans « Le voile bleu »
(1942), il n’y a droit qu’à une scène comme dans « Monsieur Vincent »
(1947) où, administrateur de l’hôtel-Dieu, il s’oppose à Pierre Fresnay qui lui
reproche son absence de charité chrétienne. On le voit aussi, dans « Le couple
idéal » (1945), en cinéaste de l’époque du muet puis en préfet dans
« Branquignol » (1949) de Robert Dhéry.