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Marcel Vallee et Paulette Dubost
Marguerite Deval et Max Dearly
Marguerite Deval et Paulette Dubost
Paulette Dubost et Alice Tissot
Paulette Dubost et Rene Navarre
Paulette Dubost et Roger Legris
Roger Legris et Paulette Dubost
Paulette DUBOST Bécassine Max DEARLY Adalbert Proey-Minans Alice TISSOT Madame de Grand-Air Marguerite DEVAL Mme Tampico Annie FRANCE Annie de Grand-Air Nita RAYA Eliane Tampico Marcel VALLEE l'oncle Corentin Roger LEGRIS Hilarion José SERGY Paul Chancerelle Daniel CLERICE José Tampico René NAVARRE Monsieur Braun, le détective
RÉALISATION : Pierre CARON (1939)
SCÉNARIO : Jean NOHAIN d'après les albums de PINCHON et CAUMERY
DIALOGUE : René PUJOL
Bécassine est de retour à Clocher-les-Bécasses. La marquise de Grand-Air, sa patronne, connaît des revers de fortune qui l'amènent à louer des chambres du château ancestral. Arrivent les premiers pensionnaires, les Tampico, en fait une famille d'escrocs décidés à organiser un prétendu vol de bijoux afin de de récupérer une belle somme de leur assureur. De bévue en bévue, Bécassine risque sans cesse le renvoi mais son bon sens sera bien utile au moment de démasquer les coupables...
L'annonce du tournage d'une adpatation des aventures de Bécassine - considérée comme une caricature des bonnes bretonnes débarquant à Paris - déclencha aussitôt une polémique dans les départements de l'Ouest. "Qu'on laisse dans l'ombre ce film stupide car les Bretons n'en veulent pas et n'admettent jamais de voir railler les paysannes de leur contrée", peut-on lire alors dans la presse locale. Des députés bretons protestent auprès de Jean Zay, alors ministre de l'éducation, et remontent même jusqu'au président du conseil, Edouard Daladier, à qui l'on demande l'interdiction du film. En juin 39, la statue de Bécassine au Musée Grévin est décapitée par trois jeunes bretons ! Le tournage des extérieurs à Trégastel, dans les Côtes d'Armor, entraîne de nouvelles protestations, d'autant que l'on a aperçu Paulette Dubost promenant en laisse un petit cochon et lui donnant le biberon... La comédienne évoque le film dans son livre de souvenirs "C'est court, la vie" : "On est partis en Bretagne pour le tournage. Qu'est-ce qu'on nous en a fait voir ! On nous a même cassé des caméras. Les bretons étaient fous furieux ! " Elle qui rêvait de tourner en vedette une série d'aventures de Bécassine dut très vite y renoncer car le film fut mal reçu par la critique et souvent déprogrammé...
A la vérité, s'il y a lieu de protester contre cette oeuvrette, c'est avant tout contre son insignifiance. La réalisation est des plus médiocres. L'intrigue sentimentale est sans intérêt, d'autant que les jeunes premiers sont plus fades l'un que l'autre. Le plus inattendu reste le retour de René Navarre - le Fantomas de Louis Feuillade - en détective à lorgnon mais l'intrigue policière n'a guère plus d'intérêt. De valeureux excentriques - Alice Tissot, Max Dearly et Marguerite Deval - essaient de tirer leur épingle du jeu mais ne peuvent guère améliorer des situations ineptes. Admettons que l'on peut sourire aux querelles de Bécassine et d'Hilarion, le valet de mme de Grand-Air, mais c'est à peu près tout. Revoyant le film un demi-siècle plus tard, Paulette Dubost trouve à juste titre le film mauvais et s'acharne sur ses partenaires : "L'interprétation de ceux qui m'entourent est déplorable. Max Dearly, Legris, tous mauvais ! Insupportables. "
"Bécassine !" de Bruno Podalydès, sorti au printemps 2018, nettement plus original et inventif, n'aura aucun mal à faire oublier le funeste film de Pierre Caron.
Jean-Paul Briant, juillet 2018