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Isabelle Adjani et Roman Polanski
Employé de bureau timide et solitaire, Trelkowsky loue un appartement dans un immeuble sinistre. La concierge est atrabilaire, les voisins hargneux, le propriétaire multiplie ses exigences. De surcroît, la précédente locataire vient de se suicider en se jetant par la fenêtre.
Comportements bizarres
L'atmosphère est propre à susciter la neurasthénie. Petit à petit, Trelkowsky se persuade que les habitants de l'immeuble sont ligués contre lui. Il découvre des indices inquiétants, il surprend des comportements bizarres. Tout cela, sans aucun doute, fait partie d'un plan prévu dans les moindres détails pour l'obliger à se suicider à son tour.
Malheureusement pour Polanski, qui a adapté avec Gérard Brach cette histoire imaginée par Topor, on devine trop vite où il veut en venir ; on prévoit trop facilement l'issue fatale d'un récit conforme au moule du fantastique : progression inexorable, construction cyclique qui sera doublée par une seconde défenestration...
Fantasmes et réalité
On comprend également, sans grande difficulté, que les voisins ne sont pas des conspirateurs occultes comme ceux de "Rosemary's Baby" que Trelkowsky sombre dans la paranoïa, la folie de la persécution. L'intérêt du film ne réside donc pas dans l'intrigue policière, mais dans la mise en scène du processus qui mène au déséquilibre mental un être faible et hypersensible, pour qui le moindre détail prend des allures disproportionnées et qui en vient à ne plus distinguer la frontière entre ses fantasmes et la réalité. L'interprétation prend donc une importance capitale qui explique que Polanski ait voulu s'en charger lui-même. Sa composition, parfaite dans le rôle de Trelkowsky, est la clé de voûte d'un film qui, s'il n'est pas dépourvu d'humour, manque un peu de mystère et d'angoisse.
Pris au piège
Rien n'a été négligé pourtant, y compris la construction spéciale d'un immeuble de cinq étages pour nous prendre plus facilement au piège. On se laisse prendre, c'est de bonne guerre, même s'il faut se forcer un peu.