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Camille Guerini et Fernand Ledoux
Elina Labourdette et Renato Salvatori
Germaine Delbat et Gilbert Gil
Gilbert Gil Martine Darcey et Robert le Beal
Inconnu juge Sophie Leclair et Marcelle Geniat
Jean Claude Brialy et Sophie Grimaldi
Jean Francois Gobbi Anne Tonietti et inconnu
Jean Ozenne et Anthony Perkins
Marcelle Geniat jure inconnu et Helena Manson
Renato Salvatori et Diane Lepvrier
Renato Salvatori et Jean Claude Brialy
Robert Rollis et Charles Blavette
Teddy Billis Maurice Nasil et Pierre Mirat
Marie Déa Mme Winter,La mère du petit garçon assassiné Jean-Claude Brialy Jean-Philippe Prévost, un inculpé des deux meurtres Sophie Grimaldi Brigitte, maîtresse de Jean-Philippe Anne Tonietti Christine Prévost, soeur de Jean-Philippe Germaine Delbat Mme Prévost, mère de Jean-Philippe et Christine Anthony Perkins Johnny Parson, un inculpé des deux meurtres Pascale Audret Agnès, petite amie de Johnny Pat Brody La petite amie américaine de Johnny Renato Salvatori François Corbier, un inculpé des deux meurtres Elina Labourdette Simone Darbon, maîtresse de François Diane Lepvrier Marianne la fiancée savoyarde de François Jacques Monod Le commissaire Pranzini Fernand Ledoux Le procureur Camille Guérini Le juge Noblet Maurice Chevit Un inspecteur Bernard Musson Un inspecteur Charles Bouillaud Un inspecteur Gilbert Gil L'inspecteur mandaté par le juge Noblet Bernard Charland Un policier Henri Lambert Un policier René Pascal Le policier qui récupère les chaussures Paul Amiot Le président du tribunal René Berthier L'avocat de Jean-Philippe Prévost Maurice Nasil Un juré Henri Vilbert Un juré Pierre Mirat Un juré Teddy Billis Le juré qui veut quitter les délibérations Marcel Pérès Le juré paysan Héléna Manson Une jurée Gilberte Géniat Une jurée Sophie Leclair Une jurée Jacques Marin Un gendarme au palais Guy Mairesse Un gardien au palais Gabriel Gobin Le concierge du palais Robert le Béal Le patron de l'auberge de Mégève Janine Darcey La patronne de l'auberge de Mégève Agnès Rivière La jeune amie des Prévost, victime de Plouzenec Claude Cerval M. Plouzenec Jean Ozenne L'homme qui veut acheter un tableau à Johnny Charles Blavette Jules, le pilote du chris-craft Robert Rollis Le photographe sur le chris-craft Jean François Gobbi Un jeune au Tam-Tam Colin Drake L'américain au tam-tam Mae Mercer Dina, la chanteuse de jazz Lou Bennet et son orchestre L'orchestre de jazz Michel Daquin Christian Brocard Claudine Maugey André Chanu Max De Rieux Christian Bagot Jean-Henri Chambois Michel Bellemari Claude Castaing Charles Bondi Robert Chevrigny Claude Salez Jean-Jacques Steen Jean Gras Horst Janson Marcel Klemens
« Le Glaive et la Balance » est un film d'André Cayatte qui date du début des années 60.
Ce film invite encore une fois à une profonde réflexion sur l'intime conviction d'un juré de Cour d'Assises. Que dire ? C'est un film policier ? Oui... Une énigme à résoudre ? En quelque sorte... Mais c'est surtout un drame jusqu'à la dernière minute.
L'oeuvre est puissante, intense et on n'en sort pas tout guilleret, à moins de n'avoir ni conscience ni morale, ce qui est, du moins je l'espère, tout de même très rare.
L'intrigue tourne autour d'un affreux fait divers : le petit garçon d'une très riche veuve (Marie Déa) a été enlevé contre une rançon qui a été versée, et tué ensuite. L'individu qui est venu chercher l'argent a, de plus, tué un motard, qui voulait le verbaliser pour excès de vitesse. Les hommes du Commissaire Pranzini (Jacques Monod) ont ensuite vu un deuxième homme rejoindre le premier. ? Après avoir tué l'enfant, tous deux se sont sauvés par la mer, en chris-craft vers le large. Ils sont poursuivis par les douanes et encerclés, finissent par laisser leur embarcation pour se réfugier sous le préau d'un phare. La police pense tenir les coupables, mais surprise, ce ne sont pas deux mais trois hommes qui se présentent à eux. Chacun explique qu'il était là pour s'abriter de l'orage, quand les deux autres sont arrivés en courant. Nous faisons ainsi la connaissance de trois suspects : Jean-Philippe (Jean-Claude Brialy) qui est basé à Juan-les-Pins, est dans l'immobilier. François, (Renato Salvatori) très sportif, d'origine italienne, est entretenu par une femme du monde (Elina Labourdette), ce qui ne lui plaît pas. Enfin Johnny (Anthony Perkins), américain, peintre sans mécène, amoureux d'Agnès. Tous les trois, aussi bizarre que cela paraisse, même s'ils n'ont jamais rencontré la mère de l'enfant, ont des approches avec elle. Tous les trois ont des passés sulfureux.
André Cayatte est assez subtil pour ne nous laisser aucun indice qui pourrait nous indiquer quel est l'innocent des trois, si tant est qu'il y en ait un ! Les silhouettes entrevues ne permettent pas de reconnaître les coupables. Le procureur (Fernand Ledoux) les voit complices tous les trois. Mais les faits sont là : le bateau qui filait vers le large, n'a accosté à côté du phare que contraint et forcé et les policiers sont formels : Ils n'étaient que deux à bord. Le coup de téléphone ? Il était d'une voix neutre, sans accent. Or deux des trois ont un accent ! Mais, n'est-ce pas une ruse ? Tour à tour, pris dans la question, on croit tenir « l'innocent », mais les faits s'enchaînent de telle façon que quelques instants plus tard, on change d'avis.
Voilà nos trois accusés aux Assises, plaidant chacun leur innocence. Comme à chaque fois, le Président rappelle aux neuf jurés, le principe de l'intime conviction mais aussi que le doute doit profiter à l'accusé. Parmi les jurés, si certains n'hésitent pas à demander la peine de mort pour les trois, tant pis pour celui qui n'est pas coupable, d'autres se posent un véritable cas de conscience : c'est trop grave de tuer un innocent ; Un juré se fâche ! Il estime que la police n'a pas fait tout son travail et qu'il n'a pas les moyens ni les preuves pour prononcer un jugement si grave.
Nous n'assistons pas à la fin des délibérations ni aux votes, mais le verdict est l'acquittement au bénéfice du doute.
La foule en furie, complètement aveuglée par la haine et le sentiment de vengeance, se chargera d'exécuter de façon tragique les trois grâciés, n'ayant aucune scrupule à tuer un innocent sans doute ! On entend en boucle la phrase du Président du tribunal : Le doute doit profiter à l'accusé.
Certes, il y a de grosses ficelles à la fin de cette œuvre, car on imagine mal trois inculpés sortir dans la petite camionnette du concierge du tribunal de nos jours.
Mais ce film est absolument à voir ou revoir, car il est haletant, et l'on se surprend à se demander : « Que ferais-je dans un tel cas ? »
Donatienne Roby,
Décembre 2018