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Bernard Blier et Fernand Rauzena
Bernard Blier et Jacques Baumer
Franck Villard et Simone Signoret
Jean Hebey avec Blier et Signoret
Jean Ozenne et Simone Signoret
Laure Diana et Simone Signoret
Simone Signoret et Franck Villard
Simone Signoret et Jacques Baumer
Simone Signoret et Jane Marken
Simone SIGNORET Dora Bernard BLIER Robert Jane MARKEN la mère de Dora Jacques BAUMER Louis Franck VILLARD François, amant de Dora Mona DOL l'infirmière-chef Jean OZENNE Eric Laure DIANA Hélène Gabriel GOBIN Emile, garçon d'écurie Fernand RAUZENA le chef des girls Jean HEBEY l'acheteur de chevaux Pierre NAUGIER Alain DEBRUS
Au chevet de sa femme Dora, victime d’un terrible accident de voiture, Robert se remémore les derniers mois, depuis sa rencontre avec celle qui est devenue sa femme et qu’il aime plus que tout. Propriétaire à Neuilly d’un manège d’équitation, ses affaires jusqu’alors prospères ont périclité… Survient sa belle-mère, folle de chagrin, qui va lui présenter une version bien différente des choses : « Salaud ! Fauché ! On s’est foutues de vous ! Ce qu’on rigolait toutes les deux… »
Construit en flashbacks successifs, le scénario de Jacques Sigurd devient, après « Une si jolie petite plage » (1948), l’une des réussites majeures d’Yves Allégret. Certes le film cultive une veine misogyne, tant les deux personnages féminins sont des femmes vulgaires et vénales. La conclusion ironique du film est dévolue à l’infirmière chef jouée par Mona Dol s’adressant à Bernard Blier et, à travers lui, à la gent masculine : « On sera toujours leurs victimes, c’est notre cœur qui nous perd. » L’ensemble du film dément ces propos puisque la victime est ici le brave Robert, grugé par la belle Dora et son odieuse mère. Bernard Blier est remarquable tout comme Simone Signoret, mais c’est sûrement Jane Marken qui marque le plus le spectateur : le visage épaissi, elle s’impose en belle-mère virago, et son rire odieux n’en finit plus de retentir ; pour le critique Jacques Siclier, « c’est une mégère, une harpie vulgaire au rire de hyène, un monstre moralement et physiquement. » A leurs côtés, Franck Villard est très bon en gigolo et Jacques Baumer, dans l’un de ses derniers rôles, joue un vieux jockey devenu professeur d’équitation qui porte le masque triste des oiseaux de mauvais augure et semble prédire la débâcle du couple Blier – Signoret.
Paradoxalement, dans « La nostalgie n’est plus ce qu’elle était », Simone Signoret retient du tournage de ce film si noir son ambiance festive : « Sur Manèges, avec Blier et Marken, on a ri tout le temps ! »
Jean-Paul Briant, avril 2021