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  • Jacques Baumer

    Naissance : 1885
    Décès : 1951
     
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    Jacques Baumer
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    Jacques BAUMER 

    Lorsqu’il débute au cinéma, à 47 ans, Jacques Baumer a déjà connu sur les planches une belle carrière en tête d’affiche, œuvrant plutôt côté boulevard, chez Edouard Bourdet ou Jacques Deval, ce qui n’ôte rien à son mérite. Chauve, court et sec, ce comédien très apprécié du public a la cote auprès des critiques qui soulignent son « talent sobre et expressif » dans « Durand, bijoutier » (1929) ou « la netteté et le naturel » de son jeu pour « La vie est si courte » (1936), deux pièces de Léopold Marchand. On le vit même en Napoléon dans l’opérette « La Maréchale Sans-Gêne » sur la scène du Châtelet. Dans son premier film, « Ce cochon de Morin » (1932), marié à Pauline Carton, il rêve aux charmes plus évidents de Rosine Deréan ; s’il trouve exceptionnellement un premier rôle dans cette adaptation de Maupassant, on ne peut pas dire que le film ait marqué l’histoire du cinéma : exit la carrière en vedette de Jacques Baumer qui sera l’un de nos meilleurs acteurs de complément.

    A partir de 1936, il choisit judicieusement de paraître – même si les personnages sont antipathiques - dans les futurs classiques que sont « La belle équipe » (1936) ou « Mollenard » (1937). Dans « Le jour se lève » (1939), commissaire pressé débarquant dans l’immeuble où Gabin vient de tuer Jules Berry, il ne se permet qu’une apparition. Yves Mirande lui fait revêtir un costume similaire dans « Café de Paris » (1938) ou « Derrière la façade » (1939) : inspecteur Lambert, un peu trop imbu de ses méthodes, il marche sur les plates-bandes du commissaire joué par Lucien Baroux ; dans « Paris-New York » (1940), le voilà promu commissaire ; encore mieux : il dirige la PJ dans « Le bienfaiteur » (1942). « Le furet » (1949) le confrontera une dernière fois à une ribambelle de suspects pittoresques dans une nouvelle enquête de l’Inspecteur Wens. La même année, il préside d’un air bonhomme le tribunal de « Millionnaires d’un jour » (1949). Toutefois, face à Maigret dans « Les caves du Majestic » (1945), il n’est que l’humble garçon de cuisine qui découvre le cadavre de Madame Petersen.

    Au rayon des belles rencontres, retenons celle de Sacha Guitry qui, dans « Désiré » (1937), lui offre généreusement son épouse Jacqueline Delubac comme maîtresse, mais celle-ci rêve d’une liaison avec le nouveau valet de chambre incarné par Guitry lui-même. Dix ans plus tard, Baumer est un oncle protecteur pour Lana Marconi dans « Le comédien » (1947) où, accessoirement, il retrouve au générique la longiligne Marguerite Pierry qui fut sa première femme. A cette époque, inspiré peut-être par son ami inconstant, il s’est choisi une épouse plus jeune, la comédienne Yo Maurel. « Un déjeuner de soleil » (1937) avec Gaby Morlay n’est certes pas pour lui déplaire et s’il regarde « Par la fenêtre » (1947), c’est pour draguer Suzy Delair, au grand dam du pauvre Bourvil !

    Il connaît sa première rencontre cinématographique avec Raimu dans « Gribouille » (1937) où il joue aux Assises le père qui témoigne sur la mort de son fils et dont la déposition accable Michèle Morgan. Confronté au grand Jules en avocat déchu pour « Les inconnus dans la maison » (1941), Baumer s’en tire avec les honneurs dans le rôle de l’intraitable procureur Rogissart, moins soucieux de la vérité que des intérêts de la bonne société. Intendant manipulateur, il défend la Comtesse Ferraud contre « Le Colonel Chabert » (1943), son époux surgi d’entre les morts. Petit escroc associé à l’extravagant Le Vigan dans « Les affaires sont les affaires » (1942), il est renvoyé à ses études par un autre comédien redoutable, Charles Vanel. « Le Comte de Monte Cristo » (1942) lui donne tout spécialement l’occasion de briller : farouche bonapartiste, il débarque chez son fils, le royaliste Villefort, contraint de protéger ce père encombrant ; sa malice éclate lorsque, moustache et favoris fraîchement rasés, il discute sur un ton badin avec les policiers chargés de le retrouver…        

    Après-guerre, le temps où on lui faisait signe pour incarner Clémenceau au milieu de la prestigieuse distribution d’« Entente cordiale » (1939) semble révolu : Jacques Baumer ne paraîtra plus que dans neuf films, trop brièvement le plus souvent, comme dans « Caroline chérie » (1950). Une certaine mélancolie affleure, par exemple dans « Impasse des deux anges » (1948) où, majordome discret et attentionné de Simone Signoret, il fait la morale à Marcel Herrand, son aristocratique soupirant. Vieux jockey devenu professeur d’équitation, il porte l’année suivante le masque triste des oiseaux de mauvais augure et semble prédire la débâcle du couple Blier - Signoret dans l’excellent « Manèges » (1949).

    Un article de « Pour vous » - paru en septembre 1939 – éclaire notre homme d’un jour inattendu : livrant au journaliste ses « souvenirs gastronomiques », on le découvre passionné par la nourriture et scandalisé à l’idée qu’un américain ait pu mettre « à la glace » une bonne bouteille de Bordeaux ! Même s’il n’avait pas lieu d’être mécontent de son parcours, Jacques Baumer se la jouait modeste, comme nous le rappelle Raymond Chirat dans ses fameux « Excentriques du Cinéma français » : « Je m’appelle en vérité Nussbaumer et il me paraît bien téméraire de demander au public de retenir même la moitié de mon nom. »

    Jean-Paul Briant

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