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Destins 1946 Richard Pottier Tino Rossi
M Geniat T Rossi et le petit Thierry Francey
Malika Aicha et Micheline Francey
Micheline et Thierry Francey M Geniat et Tino
Micheline Francey et Tino Rossi
Mila Parely et Philippe Hersent
Tino est Andre le chanteur populaire
Tino Rossi André le chanteur et son frère jumeau Fred le voyou Marcelle Géniat La mère d'André et de Fred Micheline Francey Jacqueline, la secrétaire d'André Thierry Francey Jackie, le petit garçon d'André Mila Parely Clara, la maîtresse de Fred Armand Bernard Monsieur Lobligeois, l'impresario d'André Paul Ollivier Le directeur du théâtre l'Impérial Marcel Chauvey Le régisseur du théâtre Léon Larive Le portier du théâtre Gabrielle Fontan La faiseuse de réussite Philippe Hersent Le gigolo de Clara Paul Azaïs Un voyou de la bande à Fred Roger Prégor Le speaker à la radio Malika Aïcha La gouvernante de Jackie Renée Thorel Une femme autour de la table de jeux Colette Mareuil Une femme autour de la table de jeux Paul Demange Le détective Roger Vincent Un homme présent à l'enregistrement Emile Riandreys Le réceptionniste de l'hôtel Saint-Granier dans son propre rôle, celui de chansonnier et d'animateur Guy Fournier Cadex Julien Maffre à confirmer (non repéré)
Destins
Richard Pottier - 1946
"Rien ne se démode plus vite que la mode !" dixit Jean Cocteau... et comme il a raison ! et ce film en est la parfaite illustration !
Voici un opus de l'après-guerre immédiat tellement, mais tellement démodé que l'on finit par se laisser gagner par une indulgence amusée ... C'est tellement loin de ce que nous vivons aujourd'hui!
Et pourtant, il y a 71 ans, ce film a eu un gros succès... Mes parents, grands parents, beaux parents, m'en ont souvent parlé en ont gardé un super souvenir ! Les salles obscures étaient pleines pour entendre Tino chanter son "Petit Papa Noël" qui deviendra le chant culte de Noël pour toutes les générations qui suivront.
C'est une histoire bourrée de bons sentiments, avec une intrigue très mince, invraisemblable, naïve.
Tino Rossi avec sa voix roucoulante était, on le sait, une immense vedette, une star... Son jeu était mièvre ? Le public ne le voyait guère !
Mais à cette époque de paix retrouvée, malgré les soubresauts de la politique intérieure instable, on avait envie de chanter, rire et pleurer ensemble !
Destins (au pluriel) est le titre d'une des chansons du film (qui n'est pas la chanson phare de l'oeuvre), mais aussi l'histoire de deux frères jumeaux (les deux rôles sont tenus par Tino) : André et Fred.
L'intrigue :
André est devenu une grande vedette, chanteur de charme et il arrive des USA.
Il est entouré de son impresario (l'original Armand Bernard ), de sa secrétaire Jacqueline (Micheline Francey), et de son petit garçon Jackie (dont le rôle est tenu par le petit Thierry Francey, fils de Micheline) et de Malika la gouvernante.
Veuf, il ne vit que pour son fils et son métier.
Il doit produire des concerts à l'Impérial, théâtre dirigé par Monsieur Roussin,(Paul Ollivier), mais répond aussi à l'invitation de son ami Saint-Granier, le célèbre chansonnier dans son propre rôle, pour un concert champêtre ; l'occasion de chanter un joyeux refrain repris par plusieurs admiratrices.
A l'Impérial, il reçoit un triomphe et met à son répertoire, la "berceuse de Jackie", son fils de 4 ans, pour la fête de Noël: Petit Papa Noël...
André a un frère jumeau, Fred, qui a mal tourné, et qui vient de sortir de prison. Mal entouré, dominé par Clara une "femme-démon" (Mila Parely qui à mon humble avis est la meilleure interprète de la distribution), Fred vient une fois de plus demander de l'argent à son frère. Clara qui par ailleurs a "un gigolo" tout aussi peu recommandable qu'elle (Philippe Hersent) l'entraîne à jouer, à boire, et à faire chanter son frère.
André est préoccupé par l'attitude de ce frère ingrat et dévoyé. Sa mère (Marcelle Géniat) venue le voir lui rappelle les règles de base de la solidarité familiale, mais hélas elle ne sait pas tout. Par amour filial, André promet d'aider Fred.
Par un concours de circonstances malheureuses, Clara pousse Fred à enlever le petit Jackie ! André et son entourage sont effondrés et terriblement inquiets.
Mais ce film, pour lancer une berceuse de Noël se devait de terminer joyeusement ! Fred réalise la gravité de son geste, se dispute avec Clara au point de la tuer et raccompagne l'enfant chez lui... C'est Jacqueline qui découvre le petit garçon sur le pas de la porte et André réalise en les voyant les sentiments tendres qu'il éprouve pour elle et qu'il n'avait pas vus jusque là !
S'en suit un happy end attendu, sur l'air de la fameuse berceuse.
Comme vous le voyez, une bluette mièvre à prendre comme telle.
Mais ce que je retiens, c'est le reflet d'une époque ! Micheline Francey s'habillait comme nos maman (pour ceux qui comme moi sont nés dans ces moments-là) ! La coiffure, l'habillement du petit Jackie ressemblent à ceux de mon époux et de mon frère, (quand je regarde les photos de l'époque) et de tous les petits garçons nés après guerre, avec leurs barbotteuses et leurs bouclettes ; la façon de chanter des midinettes est celle des soprani amateurs ! rien à voir avec Lady Gaga, Adèle et consort ...Tous les messieurs, même les voyous sont en costume.Et on peut collectionner tous les détails, témoins d'une époque !
Tino est égal à lui-même ! Il joue son propre rôle ! je le trouve un peu meilleur dans le rôle du voyou Fred ! mais son jeu de scène est totalement dépassé... Armand Bernard, Gabrielle Fontan, Saint-Granier, Paul Azaïs, et Marcelle Géniat, surtout Mila Parely dans la peau d'une horrible femme, tirent bien leur épingle du jeu.
Avant de juger très sévèrement cette oeuvrette, mettons-nous en tête que ce qui plaît en ce moment, sur le plan du style, des jeux de scènes, des dialogues, des décors, des costumes, des voix, du rythme, sera la risée de nos arrières petits enfants ...
Souvenons nous ! Rien ne se démode plus vite.... que la mode ...
Donatienne Roby, novembre 2017