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  • Paul Azaïs

    Naissance : 1903
    Décès : 1974
     
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    Paul AZAÏS

    Avec sa dégaine de titi parisien, Paul Azaïs n’avait pas vraiment le profil de l’élève du Conservatoire : apprenti sculpteur, ses débuts dans la vie seront ceux d’un représentant de commerce qui fait de la figuration au Théâtre du Châtelet. Il mord à l’hameçon du spectacle et très vite pousse la chansonnette dans les opérettes ou sur les scènes de music-hall. Doublure de Michel Simon lors de la création théâtrale de « Jean de la Lune », il débute au cinéma en 1929 dans « Les trois masques », le premier film français parlant, puis joue les marlous pour rire dans « Paris la nuit » (1930). Dès 1932, il est devenu indispensable : on le voit à l’affiche de douze films la même année !

    Rigolard et franc du collier, il incarne à merveille le bon pote sur qui l’on peut toujours compter. En jouant Croquebol, le joyeux troufion qui se fait la belle dans « Les gaietés de l’escadron » (1932), il rencontre Fernandel : c’est la naissance d’une amitié cinématographique de 25 ans qui les mènera jusqu’à « Sénéchal le magnifique » en 1957. Dans « Un de la légion » (1936) de Christian-Jaque ou « Adrien » (1943), réalisé par Fernandel lui-même, Paul sera plus que le faire-valoir de la vedette. Aussi crédible en poilu dans « Les croix de bois » (1931) qu’en étudiant révolté dans « Les Misérables » (1933), il sera le partenaire privilégié des plus grands, de Michel Simon à Harry Baur, de Charles Vanel à Pierre Blanchar. Confident de ces dames, il en pince pour Florelle dans « Gigolette » (1936) ou Annabella dans « Anne-Marie » (1936). Copain fidèle, il soutient moralement l’héroïne égarée dans le monde frelaté du spectacle, comme on le voit dans deux films de Max Ophuls : « Divine » (1935) avec Simone Berriau et « Sans lendemain » (1939) avec Edwige Feuillère.            

    Certes, il ne tourne pas que de grands films mais le public l’apprécie tant qu’à la fin des années 30 son nom paraît de plus en plus souvent en tête d’affiche : c’est le cas par exemple dans « Passeurs d’hommes » en 1937 et « Patrouille blanche » en 1941. Dans le genre comique troupier très en vogue à l’époque, il partage avec Pierre Larquey et Roland Toutain le privilège redoutable de tenir la vedette d’un sacré navet, « Les trois artilleurs à l’opéra » (1938), suite du non moins médiocre « Trois artilleurs en vadrouille » (1938). Une première rencontre avec Larquey lui réussissait davantage puisqu’il jouait son fils adoptif dans « La marmaille » (1935) de Bernard-Deschamps.         

    Tout en menant sa carrière de comédien, Azaïs tient au début des années 40 un restaurant où il reçoit volontiers ses plus fidèles camarades comme Harry Baur qui le surnomme « Zaza ». En 1943, un accident de vélo au retour du studio va briser sa carrière : double fracture du crâne, vingt jours de coma… Paul Azaïs ne s’en remettra jamais vraiment. Pendant trois ans, il ne tourne plus et connaît de graves difficultés matérielles. Grâce à l’amitié de réalisateurs fidèles, il renoue avec le métier en 1946 mais, diminué physiquement et handicapé par des troubles de mémoire persistants, il ne jouera plus que de petits rôles, parfois de simples silhouettes. Sergent Trognard, il mène tout de même l’assaut contre « Mandrin » (1948) et joue le Père Bizule face à Tino Rossi en proie aux « Touments » (1954), mais on a bien du mal à l’apercevoir quelques secondes en révolutionnaire dans « Si Versailles m’était conté » (1953) ou en policier dans « Le Comte de Monte Cristo » (1953). Accoudé au zinc, il joue quelques scènes avec son pote Jean Gabin dans « Razzia sur la chnouf » (1955) ou « Le sang à la tête » (1956) ; au début de « La nuit est mon royaume » (1951), il joue un mécanicien de locomotive et meurt dans l’accident qui rend Gabin aveugle. Retenons pourtant sa participation à trois chefs d’œuvre incontestables : dans « Casque d’or » (1952), Jacques Becker en fait l’un des caïds de la bande à Leca ; Max Ophuls l’entraîne à nouveau dans sa ronde, d’abord dans « Le plaisir » (1951) où il dirige le Palais de la Danse dans l’éblouissante séquence d’ouverture, puis pour « Madame de… » (1952) où il est le cocher de Danielle Darrieux. Sa carrière cinématographique s’achève en 1961 mais on l’aperçoit encore deux minutes au guichet de la gare dans une séquence des « Deux Nigauds » tourné pour le Théâtre de la Jeunesse en 1966.

    Conscient de la précarité du métier de comédien, Azaïs fonde « La roue tourne », association caritative du monde du spectacle. Fidèle au personnage qu’il incarna si souvent à l’écran, il se dévoue sans compter pour l’association, qu’il préside jusqu’en 1974 – date de sa disparition – aidant ainsi nombre de vedettes trop vite oubliées, comme Florelle, Mireille Balin ou Roland Toutain.

    Jean-Paul Briant

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