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Balachova avec Blier et Saint Cyr
Helena Manson et Bernard Blier
Inconnue la concierge de Jules Berry
Jules Berry et Jeanne Fusier Gir
Marguerite Deval et Renee Saint Cyr
Renee Saint Cyr et Bernard Blier
Renee Saint Cyr et Michel Marsay
Saturnin Fabre et Bernard Blier
Renée SAINT-CYR Marie-Martine Jules BERRY Loïc Limousin Bernard BLIER Maurice Estienne Saturnin FABRE Oncle Parpain Marguerite DEVAL Mademoiselle Aimée Héléna MANSON Madame Limousin Jean DEBUCOURT M. de Lachaume SYLVIE Madame Estienne, mère de Maurice Michel MARSAY Philippe Ponthieu Jeanne FUSIER-GIR Mademoiselle Crémier Hélène CONSTANT Hélène de Lachaume Mona DOL la religieuse Marie-Louise GODARD Madame de Lachaume Tania BALACHOVA une prostituée à la gare Liliane LESAFFRE la gardienne de prison Frédéric MARIOTTI Ernest, garçon de café Maurice MARCEAU un ouvrier des usines Ponthieu Pierre FERVAL l'employé de la SNCF Jacques BEAUVAIS le cuisinier des Lachaume Lucien BLONDEAU Jane PIERSON
MARIE-MARTINE, sorti au printemps 1943 sur les écrans parisiens, présente une construction originale : Jacques Viot - qui avait déjà imaginé le récit en flash-back du "Jour se lève" (1939) - propose ici trois récits successifs qui révèlent peu à peu qui est Marie-Martine (le titre initial était d'ailleurs : "D'où vient Marie-Martine ?"). Jean Anouilh a collaboré au dialogue dont il est même, selon certains historiens du cinéma, l'auteur unique. Le premier récit est celui de Marie-Martine elle-même au romancier Loïc Limousin, campé par Jules Berry qui s'est inspiré d'André Gide pour la silhouette de son personnage ; le deuxième récit est celui que lit Bernard Blier, l'histoire de Marie-Martine contée par Limousin dans son nouveau roman, ouvrage que lui a remis la perfide Fusier-Gir (excellente en libraire coincée !) ; enfin le dernier récit est celui de la marraine de Marie-Martine - jouée par la drôlissime Marguerite Deval qui hérite de savoureuses répliques comme celle-ci : « J’ai tout sacrifié pour elle : je l’ai mise dans un orphelinat jusqu’à vingt ans, c’était gratuit !"
En effet, pour ce qui reste son meilleur film, Albert Valentin a bénéficié d'une distribution de choix menée par Jules Berry. Héléna Manson, qui joue son épouse et l'appelle "Papa", se laisse traiter d’idiote et de charogne par ce mari peu reluisant mais elle se venge ensuite en le présentant à Bernard Blier sous un jour ridicule. Sylvie joue la douce mère aveugle de Bernard Blier, excellent en jeune homme timide et amoureux. Jean Debucourt est glaçant en grand bourgeois prêt à tous les mensonges pour étouffer un scandale. En dix minutes de présence à l'écran, Saturnin Fabre emporte le morceau : il avait parié que le public reprendrait en cœur la cinquième reprise de sa réplique « Tiens ta bougie… droite ! » Certain de l’effet produit, c’est lui qui choisit d’en faire un leitmotiv comique ; mais la scène vaut aussi pour son mélange d’humour et d’émotion lorsqu’il révèle à Bernard Blier qu’il a aimé lui aussi autrefois mais que désormais il préfère vivre « … seul ! »
De grands numéros d'acteur pour un film qu'on ne se lasse pas de revoir !
Jean-Paul Briant, juillet 2020