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  • Charles Dullin

    Naissance : 1885
    Décès : 1949
     
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    Charles DULLIN

    Benjamin d’une famille de 18 enfants, élève indocile au petit séminaire, Charles Dullin découvre à quinze ans la passion du théâtre qui l’animera toute sa vie. En 1903, l’apprenti comédien monte à Paris où André Antoine, puis Jacques Copeau l’engagent. Remarqué dans « Les frères Karamazoff » en 1911, il joue pour la première fois, à 28 ans seulement, le personnage d’Harpagon qu’il interprètera encore lors de son ultime tournée, quinze jours avant sa disparition en décembre 1949. Dullin crée en 1921 sa propre école de comédiens d’où jaillira une génération prestigieuse d’interprètes, de Jean-Louis Barrault à Jean Marais, de Madeleine Robinson à Jacques Dufilho. Avec Louis Jouvet, Georges Pitoëff et Gaston Baty, il fonde le « Cartel des Quatre » dont l’ambition première est le retour à un théâtre populaire et décentralisé. Installé à Montmartre, sur la place qui porte aujourd’hui son nom, Dullin mettra en scène Pirandello, Jules Romains, Armand Salacrou ou Marcel Achard dans son fameux Théâtre de l’Atelier.
     
    En 1920, Léon Poirier et Raymond Bernard le font débuter à l’écran. Petit, prématurément voûté, l’air matois, on imagine sans peine qu’il peut incarner Lucifer dans « L’homme qui vendit son âme au diable » (1920) ou le Père Joseph, âme damnée de Richelieu, dans « Les trois mousquetaires » (1921) – un galop d’essai avant son interprétation magistrale de Louis XI dans « Le miracle des loups » (1924). Raymond Bernard, son cinéaste de prédilection, a raconté comment Dullin, qui vivait dans son théâtre, rejoignait les studios de Joinville dans sa voiture à cheval, mettant parfois deux heures pour faire le trajet ! L’année suivante, le duo se reforme pour « Le joueur d’échecs » - « le plus grand rôle de Dullin au cinéma » selon Raymond Bernard : l’acteur y joue le baron de Kempelen, fabricant de l’extraordinaire automate qui défie l’impératrice de Russie. Les deux films remportent un succès mondial et attirent l’attention des producteurs américains : Dullin est réclamé par Hollywood ! Lorsqu’il découvre « Maldone » (1928) de Jean Grémillon, Fritz Lang s’enthousiasme et propose au comédien de se consacrer uniquement au cinéma. A toutes ces propositions, la réponse est la même : priorité au théâtre ! Pourtant, même si sa filmographie ne compte que quinze titres, Dullin s’intéressera au cinéma, au point de fonder sa propre maison de production mais ses projets ambitieux se heurteront aux réalités économiques. Après avoir joué un aristocrate pervers dans « Cagliostro » (1928), beau film de Richard Oswald dont il ne reste qu’une version mutilée, Dullin subit le contrecoup de l’échec public de « Maldone », où il tenait exceptionnellement la tête d’affiche, et s’éloigne du cinéma pendant cinq ans.

    Le fidèle Raymond Bernard le convainc de participer à la meilleure version à ce jour du roman de Hugo, « Les Misérables » (1933) : en tandem infernal avec Marguerite Moreno, Dullin campe un extraordinaire Thénardier face à Harry Baur qu’il retrouvera quelques années plus tard dans « Volpone » (1940). Alors qu’il a créé sur scène le rôle éponyme en 1928, il se contente – mais avec une jubilation évidente – de celui de Corbaccio, l’odieux usurier au visage couvert de verrues. Comme à chacune de ses apparitions, le spectateur savoure le plaisir de le retrouver, narquois ou retors, dans « L’affaire du Courrier de Lyon » (1936), « Mademoiselle Docteur » (1937) ou « Le briseur de chaînes » (1941). Malicieux marquis pendu en 1778, il joue les guides de l’au-delà pour Micheline Presle et Marcel Pagliero dans « Les jeux sont faits » (1947), sur un scénario de Sartre dont il a créé « Les Mouches » en 1943. Sa dernière apparition est peut-être la plus célèbre aujourd’hui : dans « Quai des Orfèvres » (1947), Clouzot lui propose d’incarner l’infâme Brignon, le vieillard libidineux qui dévore des yeux les rondeurs de Suzy Delair avant de finir assassiné sans déclencher d’autre regret que celui de la brièveté de son rôle…

    « Pureté, sincérité, don total de soi », tel était l’enseignement de Dullin selon Jean-Louis Barrault qui ne manquera jamais de rendre hommage à son père spirituel, ne serait-ce qu’en reprenant le rôle de Louis XI dans la nouvelle version du « Miracle des loups » en 1961.  

    Jean-Paul Briant

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