Martine Carol | Naissance : 1920 Décès : 1967 | |
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1943
La ferme aux loups
1947
Miroir
1947
Carré de valets
1947
Voyage surprise
1949
Les amants de Vérone
1949
Je n'aime que toi
1950
Nous irons à Paris
1950
Caroline chérie
1952
Adorables créatures
1952
Les belles de nuit
1952
Un caprice de Caroline chérie
1953
Destinées
1953
Lucrèce Borgia
1954
Madame du Barry
1954
La pensionnaire
1955
Nana
1955
Lola Montes
1956
Scandale à Milan
1957
Nathalie
1960
Austerlitz
1961
Vanina Vanini
1961
Un soir sur la plage
1961
Le cave se rebiffe
La carrière de Martine Carol n'a duré que vingt ans
ELLE était, avec Gina Lollobrigida et Marilyn Monroe, l'une des trois reines du cinéma mondial. Quarante millions de centimes, c'était le prix que devait payer un producteur qui voulait inscrire, dans les années 1950, le nom de Martine Carol au générique d'un film. Les midinettes copiaient sa coiffure blond platine, les adolescents épinglaient ses photos aux murs de leur chambre, les hommes mûrs rêvaient de se ruiner pour elle. Sa réussite avait été dure, arrachée de haute lutte, depuis ses débuts nu théâtre, en 1947, dans "La Route au tabac", de Caldwell. Elle dînait souvent chez la concierge du théâtre, parce qu'elle n'avait pas de quoi se payer un repas. Martine, fille d'un riche industriel, élevée au couvent Sainte-Geneviève de Neuilly, avait rompu avec sa famille pour entrer au cours Simon et faire du cinéma. En 1944. elle avait débuté à l'écran dans "La Ferme aux loups" de Carlo Rim, et dans "Voyage- surprise" de Pierre Pré vert. André Cayatte l'avait fait jouer, avec Serge Reggiani, dans « Les Amants de Vérone". Martine était alors connue comme une petite starlette à la beauté éclatante. Ce fut, en 1950, "Caroline chérie" (pour lequel elle ne toucha que 500000 centimes, avec option pour un autre film), qui fit subitement de Martine la vedette la plus payée du monde et la plus demandée. Le succès du film, dialogué par Jean Anouilh, rejoignit celui du roman, dû à Cécil Saint-Laurent. Il fut suivi, en 1952. d' "Un caprice de Caroline " . On y voyait Martine au bain. Lorsqu'elle sortait de sa baignoire Empire, le public retenait son souffle. Dix ans avant B.B. Martine éprouvait les vertus du déshabillage cinématographique. Elle avoua, un jour, a un journaliste : « J'ai toujours eu honte de faire cela. J'ai pleuré en me déshabillant. J'ai toujours essayé de le faire en essayant de m 'excuser, mais c'était devenu une clause dans mes contrats. Il fallut l'avènement de Brigitte Bardot pour faire oublier les célèbres bains de Martine Carol : bains de Champagne, de lait d'ânesse dans "Lysistrata". Elle consolida son étonnante réussite avec "Adorables créatures ". "Belles de nuit" de René Clair. Mais ce fut Christian-Jaque, son second mari, qui perfectionna le mythe de "Caroline chérie ». Cest a lui que Martine doit d'avoir été la star rayonnante dont les films étaient exportés comme le Champagne, les parfums ou la haute couture de Paris. Avec lui, elle tourne "Lucrèce Borgia", "Madame Bovary ". "Nana". En 1956, ils s'envolent pour un tour du monde en quatre-vingt-deux jours. Pour la première fois dans l'histoire du cinéma, une vedette et un metteur en scène sont officiellement envoyés en ambassade à l'étranger par le gouvernement français. Istanbul, Ankara, Tel-Aviv, Bangkok, Singapour, Hong Kong, Tokyo. New York, l'Amérique latine... Martine, qui meurt de peur en avion, fait deux cent soixante heures de vol, change huit cent trente fois de robe, envoie des baisers et des sourires à la foule qui l'étouffe, l'acclame, lui fait un triomphe délirant. Quand elle débarque à Paris, épuisée par les changements d'heure, de climat, de nourriture, de toilettes et les réceptions officielles ininterrompues, c'est en ambulance qu'on l'emporte pour une cure de sommeil. Lorsqu'elle recouvre son équilibre, elle tourne avec Max Ophuls qui, effaçant l'image dont elle était prisonnière, fait de la blonde Martine une brune "Lola Montés ». Elle garda un souvenir ébloui de ce rôle qui lui permettait de prouver qu'elle était autre chose qu'un décolleté et une paire de jambes. Malheureusement, Max Ophuls mourut quelques mois plus tard. "Je crois, devait dire Martine, que ma carrière aurait été toute différente s'il n'était pas mort. Nous avions de grands projets. " A part un dernier succès dans " La Pensionnaire". de Lattuada, elle ne devait plus connaître que de mauvaises passes : dépressions nerveuses ; cinq vertèbres déplacées et une côte enfoncée en tournant "Nathalie" parce qu'elle avait refusé de se faire doubler l'échec des "Nuits vénitiennes " tournée à Rome avec de Sica, le ratage du film d'Aldrich "Tout près de Satan", l' échec de son mariage avec Chrintian - Jaque , 1e deuxième. Le premier avait été avec l'acteur américain Steve Crane, le troisième avec le docteur Round, dont elle divorça aussi. Son quatrième mari Mike Eland, anglais, milliardaire, la trouva morte, la nuit du 6 février 1967 dans l'appartement 855, celui où descendait Churchill, à l'Hôtel de Paris, à Monte-Carlo. Abus de mé dicaments ? Crise cardiaque ? Martine avait quarante-cinq ans. Coura- geuse, tenace, elle était devenue elle-même, jour àprés jour, justifiant sa célébrité par un travail incessant. Elle avait tout appris : effort après effort, elle avait conquis cette gloire qui lui allait si bien. Ce rude combat avait mené la plus belle, la plus riche, ta plus comblée des vedettes Jusqu'à l'épuisement physique et moral. Cette étoile au cœur de midinette, à la destinée semblable à celle de Marilyn Monroe, a eu, comme elle, un fin pathétique.