Georges Chamarat | Naissance : 1901 Décès : 1982 | Partager cette page sur Facebook : | 0 Commentaire |
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1941
L'assassinat du Père Noël
1942
Annette et la dame blonde
1943
La ferme aux loups
1943
Au bonheur des dames
1943
Adrien
1943
La main du diable
1943
Pierre et Jean
1946
Leçon de conduite
1948
D'homme à hommes
1950
Meurtres ?
1951
Une histoire d'amour
1952
Coiffeur pour dames
1952
Adorables créatures
1953
Mamzelle Nitouche
1953
Si Versailles m'était conté
1953
Julietta
1954
Les fruits sauvages
1955
Les diaboliques
1955
La Madelon
1955
Les amants du Tage
1955
Chantage
1955
Le printemps, l'automne et l'amour
1955
Série noire
1956
Paris, Palace Hôtel
1956
Les aventures de Till L'Espiègle
1956
En effeuillant la marguerite
1956
Le couturier de ces dames
1956
Ivanov
1956
nouveau
Le salaire du péché
1957
Donnez-moi ma chance
1957
Élisa
1957
Les aventures d'Arsène Lupin
1957
Le chômeur de Clochemerle
1957
La roue
1958
Premier mai (Le père et l’enfant)
1958
La moucharde
1958
Le grand chef
1959
Le Malade imaginaire
1959
Le petit prof
1959
Le mariage de Figaro
1960
Le passage du Rhin
1960
Au coeur de la ville
1960
Le commissaire est bon enfant
1961
Permettez Madame
1961
Maléfices
1961
TRETEAUX RACONTEZ-NOUS : L'HISTOIRE DE L...
1961
TRETEAUX RACONTEZ-NOUS : L'HISTOIRE DE L...
1962
L'assassin est dans l'annuaire
1963
Le théâtre ...
Melchior des...
1963
Histoire pittoresque : Le théâtre aux ch...
1964
Le théâtre ...
Le magasin d...
1964
Du grabuge chez les veuves
1965
La métamorphose des cloportes
1966
La poudre aux yeux
1966
Les femmes savantes
1966
Le malade imaginaire
1966
Martin soldat
1967
Les J3
1967
Les Créatures du Bon Dieu : Kouki l'ours...
1967
Tribunal de...
La bête du G...
1968
Provinces : L’Ile de France : La coupe
1969
Le dindon
1969
L'Emigré de Brisbane
1969
La quête du bonheur : De Voltaire à Paul...
1970
Les quartiers de Paris : Mars en Paris
1970
Service de nuit
1971
L'impromptu de Versailles
1972
Le gendre de Monsieur Poirier
1973
Les cloches de Corneville
1973
Graine d'ortie
1973
Na..!
1974
Valérie
1975
Messieurs l...
L'affaire An...
1976
La grande récré
1976
L'aile ou la cuisse
1978
La raison d'ètat
1979
La Puce à l'oreille
1980
L'enterrement de Monsieur Bouvet
1980
Les trois soeurs
1981
Médecins de...
La pension M...
Georges CHAMARAT
Vénérable comédien, aimé de ses élèves et de ses partenaires, Georges Chamarat eut très jeune la vocation, les récits de sa grand-mère qui avait bien connu Frédérick Lemaître n’y étant certes pas étrangers. Il tentera à cinq reprises le concours d’entrée au Conservatoire : après quatre échecs, il est enfin « reçu à l’unanimité » ! Firmin Gémier l’engage à l’Odéon pour reprendre le rôle d’Harpagon, un personnage qui n’a guère que quarante ans de plus que lui. Le grand Signoret le lui avait prédit : « Tu es fait pour les rôles de composition ! » De fait, au cinéma comme au théâtre, il semble qu’il ait toujours été vieux. En 1936, sur la scène du Théâtre de l’Odéon, on le retrouve dans « Vive le roi ! » de Louis Verneuil : il a 35 ans mais son personnage de Marquis de Préfailles en a trente de plus. La Comédie Française le consacre sociétaire en 1950. Il sera l'excellent interprète du grotesque Diafoirus dans « Le Malade Imaginaire » et triomphera dans « L’Avare ». Officiellement en retraite du Français en 1971, il reste très actif puisqu’il sera encore dirigé par Pierre Dux, Raymond Rouleau ou Jean-Paul Roussillon mais c'est Jean Meyer qui nous permet de le retrouver aujourd’hui dans deux de ses apparitions les plus cocasses, filmées pour le grand écran : Antonio, le jardinier ivre du « Mariage de Figaro » (1959) et l’ahurissant Maître de Philosophie donnant sa leçon à Monsieur Jourdain dans « Le Bourgeois Gentilhomme » (1958).
Il débute à l’écran alors qu’il approche la quarantaine, l’âge des vieux garçons qui meurent parfois d’amour – comme dans « Son dernier rôle » (1946) -, l’âge aussi « des notaires et des notables » comme dans « Pierre et Jean » (1943). On lui donne facilement vingt ans de plus, surtout s’il arbore les bacchantes du garde-champêtre de « L’assassinat du Père Noël » (1941). Un petit rôle ne lui fait pas peur, que ce soit le client grognon dans la première scène de « La main du diable » (1943), le journaliste amateur de scoops sanglants dans « La ferme aux Loups » (1943) ou le portier de nuit des « Caves du Majestic » (1944). Dans les années 50, il travaille sans relâche, présent dans cinq ou six films chaque année, et même onze pour 1956 ! Peut-être aurait-il pu éviter de fréquenter le « Quai des Blondes » (1953) ou l’« Impasse des Vertus » (1955) qui n’ont laissé d’autre souvenir que leur titre accrocheur mais de grands cinéastes l’ont aussi recruté : Sacha Guitry lui confie le rôle de La Fontaine dans la grande parade de « Si Versailles m’était conté » (1953), Clouzot en fait le médecin de Vera Clouzot dans « Les diaboliques » (1954) et Jacques Becker un inspecteur collant aux basques de Robert Lamoureux dans « Les aventures d’Arsène Lupin » (1956).
L’un de ses meilleurs rôles - pour une fois nettement antipathique - sera celui d’Auguste Bompart dans « Une histoire d’amour » (1951) où il subit les reproches mérités de Jouvet après la mort tragique d’un fils qu’il n’a pas su comprendre. De même, dans « Les fruits sauvages » (1954), il cumule les tares, en père violent et alcoolique d’Estella Blain qui n’a d’autre issue que de l’assassiner. S’il joue un vieux truand dans « Massacre en dentelles » (1951), on le voit plutôt en bon père de famille ou en tonton compréhensif comme dans « Deux sous de violette » (1951) où il protège Dany Robin de la hargne de Jane Marken. Il faut dire que même si le jardinier bougon de « Julietta » (1953) trouve celle-ci insupportable, elle lui plaît bien, cette petite qu’il aura souvent comme partenaire. Le cinéma lui donna de charmantes filles comme Louise Carletti dans « Annette et la dame blonde » (1941), Antonella Lualdi dans « Adorables créatures » (1952), Françoise Arnoul dans « Le mouton à cinq pattes » (1954) ou Michèle Morgan dans « Le miroir à deux faces » (1958). Il fut même le père d’une Line Renaud encore jeunette dans « La Madelon » (1955) ce qui n’en fait certes pas le perdreau de l’année !
Les personnages ridicules, maris trompés, commerçants stupides et autres militaires pète-sec sont ceux qui lui réussissent le mieux. Son interprétation de Monsieur Bonacieux dans « Les trois Mousquetaires » (1953) reste l’un des rares bons moments de la plate adaptation d’André Hunebelle. Complice régulier de Fernandel à partir d’« Adrien » (1943), on le voit à ses côtés dans une douzaine de films : « fonctionnaire abruti par trente ans d’administration » dans « Le boulanger de Valorgue » (1952), Maître Plaisant dans « Le couturier de ces dames » (1956), Colonel Trochu dans « Sénéchal le Magnifique » (1957) ou sympathique curé dans « Le chômeur de Clochemerle » (1957), il est particulièrement drôle en adjudant irascible dans « Mamzelle Nitouche » (1953), rôle qu’il retrouve dans « Le petit prof » (1958) face cette fois à Darry Cowl qui l’émeut aux larmes en lui offrant des fleurs pour la Saint-Valentin ! La même année, c’est lui qui nous émeut dans « Premier mai » (1958) lorsque son fils veut se débarrasser de lui en le mettant à l’hospice. Bonne pâte, il sera tout naturellement boulanger dans « Le passage du Rhin » (1960) mais il peut tout aussi facilement jouer avec finesse le juge d’instruction bienveillant de « Meurtres » (1950), le majordome snob de Jean Marais dans « Les Mystères de Paris » (1963) et l’ami sincère dont Fernandel devrait tout de même se méfier dans « L’assassin est dans l’annuaire » (1961) où son aimable bonhomie cache une noirceur inhabituelle.
Devenu professeur au Conservatoire, il prend ses distances avec le cinéma où il ne paraît plus qu’épisodiquement après « La métamorphose des cloportes » (1965). Pour « Au théâtre ce soir » en 1972, il sera un irrésistible Durozoir dans « La station Champbaudet » et tiendra le rôle principal du « Gendre de Monsieur Poirier ». Membre du Mouvement de Libération des Vieillards fondé par Jacques Martin dans « Na ! » (1973), on le retrouve en académicien gâteux dans « L’aile ou la cuisse » (1976), l’un de ses derniers films, mais on se souviendra plutôt du Père Valentin, grand-père au cœur d’or que la France entière voulait adopter à l’époque du feuilleton « Graine d’ortie » (1973). Lorsqu’il meurt, le grand public découvre que, s’il fut magicien dans « Le voleur de Bagdad » (1961), il l’était aussi dans la vie selon les mots de son camarade Jacques Toja soulignant qu’il « apportait le bonheur avec lui ».
Jean-Paul Briant
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