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    Naissance : 1884
    Décès : 1978
     
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    Maximilienne
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    MAXIMILIENNE : « Une vraie jeune fille ! »

    Grande et maigre, le regard désapprobateur, le sourire rare, la plus célèbre vieille fille du cinéma français débute au temps du muet dans « Les aventures de Robert Macaire » où elle assiste, effarée, aux exploits de Jean Angelo mais c’est au début des années 30 que, sous le nom de Maximilienne Max, elle met en place son personnage de grande perche desséchée chez René Clair avant de travailler pour d’autres grands cinéastes comme Grémillon ou Chenal, Guitry ou Duvivier, et même Fritz Lang et Jacques Tourneur en partance pour Hollywood. Dès 1933, belle-mère odieuse dans « Les surprises du divorce », elle apparaît sur l’affiche caricaturée en redoutable virago. Pour « Clochemerle » (1948), Dubout sera encore plus cruel puisqu’il l’affublera de poils au menton !

    Dans son impeccable parcours de revêche, quelques exceptions : un petit rôle dans « Liliom » (1933), une extravagante Tante Aline dans « Les vignes du Seigneur » (1932) et surtout la Tante Scholastique de « L’homme de nulle part » (1936) qui attaque, armée de son parapluie, l’épouvantable belle-mère du pauvre Mathias Pascal tout en le rabrouant sèchement : « La vie est belle ? Imbécile ! » La litanie de ses personnages est très significative : Tante Julie ou Tante Clarisse, Melle Adèle ou Melle Aimée, Mme Babichou ou Mme Mouilletou, elle collectionne les rôles de vieilles filles, de belles-mères odieuses, de concierges pète-sec ou de bigotes intraitables. Dans « Prison sans barreaux » (1938), elle atteint des sommets dans ce registre en directrice de maison de redressement ; aussi lorsqu’une Ginette Leclerc effrontée lui lance : « Je vous emmerde ! », on se dit qu’elle l’a bien cherché. Dans « Le trésor de Cantenac » (1949), Sacha Guitry ne lui donne jamais la parole mais il suffit qu’elle paraisse, la mine renfrognée, et l’on comprend aussitôt qu’elle guigne l’héritage du joyeux centenaire.

    Pagnol et Clouzot lui donneront ses rôles les plus célèbres. Dans « La femme du boulanger » (1938), elle joue Melle Angèle, la punaise de sacristie qui condamne la fugue de la pécheresse ; bien décidée à l’humilier, elle campe sur la grand place du village avant que l’intervention salutaire de l’instituteur transformé en satyre ne la fasse fuir dans une scène des plus comiques. Dans « L’assassin habite au 21 » (1942), elle devient Melle Cuq, une « vraie jeune fille » comme elle le proclame à l’envi ; écrivain raté, elle se lance dans le roman policier et finit assassinée dans sa baignoire sous les coups du mystérieux M.Durand. Entre temps, elle aura subi les sarcasmes de Noël Roquevert - « Je ne m’intéresse pas aux ruines ! » - ce qui ne la changeait guère du film de Pagnol où Blavette la traitait de « vieille betterave » !

    Partenaire de Fernandel  dans « Simplet » (1942) et « Adhémar » (1951), elle lui donne une réplique cinglante, en capitaine de l’Armée du Salut, dans la fantaisie de Carlo Rim, « L’armoire volante » (1948). A la même époque, son rôle le plus important sera celui de Justine Putet dans « Clochemerle » : à la tête de la ligue de vertu opposée à la construction d’une vespasienne près de l’église, elle agite sa maigre carcasse pour ramener les ouailles sur le droit chemin. Dans « Dernière heure, édition spéciale » (1949), elle préside logiquement l’Union des Femmes Seules pour laquelle elle rédige un bréviaire intitulé « L’homme, notre ennemi ». Au début des années 50, Maximilienne joue les têtes d’affiche dans « Trois vieilles filles en folie » (1951) ou « Le congrès des belles-mères » (1954), deux tristes pochades signées Couzinet. La première scène du « Congrès » nous la montre en joueuse de grosse caisse et la suite du film ne l’épargne pas : vice-présidente de la ligue des belles-mères, elle écope d’un œil au beurre noir lors d’une bagarre générale !

    Déclinant toujours le même personnage, Maximilienne n’a pas trouvé le cinéaste qui lui aurait permis de dépasser la caricature. Son dernier rôle dans « Houla Houla » (1958) ne risquait pas de marquer les esprits même si elle porte le nom de Melle Lelongbec. Sentant que le temps était venu de quitter la scène, elle se retira à 74 ans. Vingt ans plus tard, sa mort passa totalement inaperçue : il faut dire qu’à l’époque où le cinéma français venait de produire « Emmanuelle 2, l’anti-vierge » son personnage était pour le moins anachronique !

    Jean-Paul Briant

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