Jean Galland | Naissance : 1887 Décès : 1967 | Partager cette page sur Facebook : | Commentaire |
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1930
Paris la nuit
1932
Fantômas
1932
Les croix de bois
1935
Princesse Tam Tam
1937
Marthe Richard au service de la France
1938
Entente cordiale
1951
Edouard et Caroline
1952
Le plaisir
1952
La fugue de Monsieur Perle
1953
Le guérisseur
1953
Madame de ...
1954
Le fils de Caroline chérie
1955
Lola Montes
1956
Énigmes de l'histoire : Le secret de May...
1956
En votre âm...
L'affaire de...
1957
La peau de l'ours
1957
L'honorable monsieur Pepys
1957
Bonjour Toubib
1957
En votre âm...
La malle à G...
1957
En votre âm...
L'affaire Al...
1958
Christine
1958
La caméra e...
L'orphelin d...
1958
La caméra e...
La Mort de M...
1959
La caméra e...
La dernière ...
1959
Signé Arsène Lupin
1959
La caméra e...
La citoyenne...
1960
Les godelureaux
1961
En votre âm...
La Mystérieu...
1961
La caméra e...
Les Templiers
1961
La caméra e...
L'aventure d...
1961
Snobs
1961
La caméra e...
L'énigme de ...
1961
Le théâtre ...
Le capitaine...
1961
La caméra e...
Le meurtre d...
1962
Le théâtre ...
La fille du ...
1962
L'inspecteu...
Saut périlleux
1962
Les vierges
1962
La caméra e...
Le meurtre d...
1962
Rien que la vérité
1962
La caméra e...
Un crime sou...
1962
L'empire de la nuit
1963
Madame sans gêne
1963
La caméra e...
La conspirat...
1963
Des frissons partout
1963
Siegfried
1963
L'Honorable Stanislas, agent secret
1963
La caméra e...
Le procès de...
1964
L'Espérance
1964
Les gros bras
1964
Les pieds nickelés
1964
Le théâtre ...
Les aventure...
1964
Les Indes noires
1965
Madame Jumeau a crié
1965
Ruy Blas
1966
Le philosophe sans le savoir
1966
Comment ne pas épouser un milliardaire
1967
Malican pèr...
La mort de P...
1967
L'oeuvre
1967
Docteur Glass
1967
Don Juan et Faust
1968
Sale temps pour les mouches
1969
Les oiseaux rares
Jean GALLAND
Alors que l’atavisme familial le destinait à la magistrature, Jean Galland voit ses études entravées par la guerre – il « fête » ses vingt ans à Verdun : de quoi se dire que ce n’était certes pas le plus bel âge de la vie – mais c’est sous la houlette de Jacques Copeau au Théâtre du Vieux-Colombier qu’il trouve sa voie en 1919. Il sera toujours fidèle au théâtre et c’est lors d’une dernière tournée, à Evian, qu’il trouvera la mort, à l’âge de 70 ans : ironiquement, le titre de la pièce qu’il devait jouer le soir même était « J’y suis, j’y reste »…
Contrairement à Germaine Dermoz, son épouse pendant trente ans, qui fut une comédienne réputée au temps du muet, Jean Galland n’aborde le cinéma qu’en 1930 avec « Paris la nuit » de Diamant-Berger. Il a 33 ans et très vite quelques classiques à son palmarès, à commencer par « Les croix de bois » (1931) de Raymond Bernard, dont les interprètes ont tous participé à la Grande Guerre. Il sera fidèle à certains réalisateurs comme Edmond T. Gréville – qui lui donne le premier rôle masculin de « Remous » (1934) et « Marchand d’amour » (1935) – ou Max Ophuls qui le choisit pour jouer l’époux trahi de Charlotte, la bien-aimée de « Werther » (1938). Selon Patrick Brion, il fut « un Fantômas plus machiavélique que nature » dans la version de Paul Fejos en 1932. A l’exception du Comte Almaviva dans une transposition du « Barbier de Séville » (1933), son image d’alors est austère ; on le voit volontiers en officier ou en aristocrate – ainsi, Lord Kitchener dans « Entente cordiale » (1938) - et il faudra attendre la dernière partie de sa carrière pour qu’il puisse laisser libre cours à sa fibre fantaisiste.
Quasi absent des écrans dans les années 40, son retour se fait sous le patronage de Jacques Becker – il joue l’oncle snob dans « Edouard et Caroline » (1950) – et de Max Ophuls : officier ou diplomate rigide dans « Madame de… » (1953) et « Lola Montès » (1955), c’est dans « Le Masque », sketch d’ouverture d’un chef d’œuvre, « Le Plaisir » (1951), qu’il se révèle extraordinaire en noceur invétéré sous son masque d’éternel jeune homme soudain rattrapé par le vieillissement. A noter aussi son interprétation d’un charlatan plein de faconde dans « Le guérisseur » (1953) d’Yves Ciampi. Dans les années 60, on le retrouve en oncle de Charles Belmont, l’un des piteux héros du film de Chabrol, « Les godelureaux » (1960), et en ecclésiastique chez Mocky dans « Snobs » (1961), « Les vierges » (1962) et « Un drôle de paroissien » (1963). Dans « L’Empire de la nuit » (1961), il joue un magicien qui promène un gorille en laisse et discute avec un corbeau nommé Docteur Mabuse !
Dès le milieu des années 50, il devient une figure familière du petit écran. Son éternel sérieux est toujours là dans « Le secret de Mayerling » (1956) où le rôle de l’empereur François-Joseph réprimandant les incartades de son fils Rodolphe ne se prête guère à la fantaisie, pas plus que ses participations à la célèbre série « En votre âme et conscience » où on le voit en autorité médicale appelée à témoigner à la barre. Pour « La caméra explore le temps », il sera La Tour du Pin qui dépose en faveur de la reine dans « La mort de Marie-Antoinette » (1958) puis le redoutable Enguerrand de Marigny, maudit par le grand maître Jacques de Molay, dans « Les Templiers » (1961). Dans « L’abonné de la Ligne U », feuilleton à succès de 1964, il compose un grand bourgeois particulièrement antipathique.
Toutefois, « Le Capitaine Fracasse » - présenté par le Théâtre de la Jeunesse en 1961 – le montre en aubergiste survolté doublé d’un comédien repenti. Dans « L’aventure de la Duchesse de Berry » (1961), Françoise Christophe moque sa componction et les ganaches ministérielles vont l’inspirer comme le préfet de « La conspiration du Général Malet » (1963) où il est irrésistible. La démesure, voire la folie, ne sont jamais loin, que ce soit chez le général incompétent de « La fille du capitaine » (1961) ou, mieux encore, dans « Les aventures de David Balfour » (1964) où il s'amuse comme un fou à jouer l'avoué Rankeillor : emperruqué, bigleux, à moitié sourd, il voit et entend ce qu'il veut et tout d'un coup se lâche, hilare, tout heureux d'avoir confondu l'horrible Ebenezer joué par Claude Piéplu. Pour couronner son parcours, Claude Barma en fait son Don Guritan de « Ruy Blas » (1964), le modèle des amoureux ridicules et des duellistes forcenés. Dans la dernière ligne droite, Jean Galland s’est enfin lâché !
Jean-Paul Briant